L’échec patent de la politique énergétique de l’UE
ANALYSE. Ni la Communauté européenne du charbon et de l’acier (1951) ni l’Union de l’énergie (2019) n’ont mis les Européens à l’abri des crises pétrolières et gazières. Les bas prix sur le marché n’ont pas incité à casser la dépendance de sources étrangères, notamment de Russie
Les préoccupations autour de l’énergie, du charbon en occurrence, sont à la base même de la fondation de l’Union européenne (UE). L’histoire des Vingt-Sept a en effet commencé par la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1951. Six Etats (France, République fédérale allemande, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas) avaient alors décidé de «soutenir les industries du charbon et de l’acier». L’idée de la CECA était de mettre en commun ces deux matières premières pour éviter une nouvelle guerre en Europe.
L’UE a certes élargi son champ d’action, mais son objectif d’assurer l’approvisionnement énergétique n’a pas changé. En 2020, cette dernière a acheté du pétrole, du gaz et du charbon pour 350 milliards d’euros, ce qui fait d’elle la plus grande importatrice mondiale en la matière. Les Européens sont dépendants pour plus de la moitié de leurs besoins sur une poignée de fournisseurs, notamment la Russie.