Pour les PME, le virage écologique paie
Les entreprises suisses qui ont misé sur des sources d’énergie non fossiles et locales s’en sortent mieux face à la flambée des prix des hydrocarbures. Elles rivalisent d’inventivité pour réduire leur empreinte carbone et, souvent, leur facture énergétique
Une cuve verte et un bassin rond se fondent dans le paysage, vert également, de Vernier, dans la banlieue de Genève. Le fumier et le lisier des environs mais aussi les lavures de cantines du canton alimentent ces deux digesteurs, qui en font du biogaz. Une énergie qui sert notamment de chauffage aux 10 000 m² de serres d’un voisin fleuriste, l’entreprise Millo & Cie, et qui est transformée en électricité, de quoi desservir environ 1200 ménages.
«Notre famille a subi le passage, après la Deuxième Guerre, du charbon au mazout, puis le choc de 1979, du mazout au gaz. Pour ne pas subir une nouvelle transition, nous avons décidé d’anticiper», indique Charles Millo, patron de l’entreprise du même nom, qui nous fait visiter le site. Le fleuriste et Marc Zeller, le propriétaire des lieux, se sont associés pour produire, depuis 2013, leur propre biogaz et être autosuffisants en énergie. «Nous faisons ça par passion, pour des questions climatiques et parce que c’est rentable», dit-il. Ils ont investi plus de 4 millions de francs avec des crédits de l’Etat, qu’ils devraient avoir remboursés en 2024.