«Nous sommes prêts à brûler n’importe quoi»: en République tchèque, la transition énergétique attendra
Charbon
AbonnéLe pays, qui dépend à 90% du gaz russe, s’apprête à prolonger l’exploitation de ses centrales à charbon ainsi que celle de plusieurs mines de houille et de lignite. Sa stratégie climatique est-elle pour autant remise en question? Reportage

Au fond de la mine à ciel ouvert, une immense pelle à godets extrait la houille brune comme un insecte géant échoué sur un sol lunaire. Au loin, on distingue les tours de refroidissement de deux centrales à charbon, la plus polluante des énergies fossiles, mais qui continue d’assurer 40% de la production d’électricité tchèque. Nous sommes au château de Jezery qui surplombe les alentours de la ville de Most, cœur de la région minière du nord de la Bohême. Un paysage à la Mad Max. Dans quelques années, ce cratère de 40 km2 sera inondé pour en faire un lac et une zone économique avec, à la clé, de nouveaux emplois. Mais pour l’heure, la production repart à la hausse comme dans la mine voisine de Vrsany, exploitable, elle, jusque vers 2035 environ et propriété de Pavel Tykac, magnat de l’énergie domicilié à Prague et à Saint-Moritz, aux Grisons. Sa fortune personnelle, estimée par le magazine Bilan: 1,5 à 2 milliards de francs.