Quel est le point commun entre un saut dans le vide, version sport extrême, et la vie d’un entrepreneur? C’est sur cette question qu’un nouveau cycle de conférences – intitulé RDV/PME – débutera ce jeudi au Casino de Morges. Lancée par Nathanaël Pittet, fondateur de la société vaudoise Orava, cette rencontre est la première d’un cycle de trois conférences annuelles.
Le Temps: Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer ce nouveau rendez-vous des PME?
Nathanaël Pittet: Les entrepreneurs manquent de reconnaissance. Ils sont souvent très isolés dans leur rôle de preneur de décision. Je vis moi-même une certaine solitude dans le cadre de ma société de 15 personnes, Orava, à Aubonne. Il n’est pas toujours évident de parler de ses difficultés ou d’échanger dans le cadre familial. J’observe ces mêmes sentiments chez les entrepreneurs que je conseille. J’ai décidé de créer ce cycle de conférences afin qu’ils puissent échanger avec d’autres entrepreneurs et partager leurs expériences.
– Pourquoi avoir choisi cette thématique sur les sports extrêmes?
– Je souhaite offrir un regard novateur sur le monde de l’entreprise locale. Il s’agit de surprendre en parlant d’économie autrement et de décloisonner le monde de l’entrepreneuriat. Deux orateurs seront présents. Il s’agit de Géraldine Fasnacht, snowboardeuse et freerideuse suisse de l’extrême. En juin dernier, elle n’a pas hésité à se jeter depuis le sommet du Cervin, équipée de son wingsuit, une combinaison de saut souple en forme d’aile. Elle n’aurait pas pu effectuer cet exploit seule. Elle s’est appuyée sur une véritable équipe qui s’apparente à une petite entreprise.
– Et du côté entrepreneur?
– L’entrepreneur saute parfois dans le vide seul et sans parachute. Ainsi, j’ai invité l’entrepreneur Luc Germanier qui partagera son expérience. En marge d’une carrière politique, ce dernier s’est retrouvé à la tête de plusieurs initiatives économiques audacieuses. Il a repris une entreprise familiale qui a fait faillite. Celle-ci comptait jusqu’à 100 collaborateurs. Il a par la suite fondé la société Ecorecyclage à Lavigny, une entreprise spécialisée dans la transformation des déchets organiques en biogaz. Sa société, qui a subi un sursis concordataire, a été rachetée par Holdigaz, mais Luc Germanier en assure toujours la direction. Avec une capacité de traitement de 35 000 tonnes de matières organiques annuelles, Ecorecyclage représente le plus important site de valorisation en Suisse romande.