Innovation
La Venture Night, concours organisé dans le cadre de Lift, se tient ce soir à Genève. L’arme de ces jeunes pousses? Des «apps» ou des logiciels qui allient technique et créativité. Notons que les femmes sont particulièrement bien représentées dans cette édition 2015

Huit start-up pour une opération séduction à Genève
Concours La Venture Night, organisée dans le cadre de Lift, se tient ce soir à Genève
L’arme de ces jeunes pousses? Des «apps» ou des logicielsqui allient techniqueet créativité
Qui remportera la Venture Night*, ce jeudi soir à Genève? Huit start-up suisses innovantes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication devront convaincre le public d’investir chez elles, virtuellement s’entend. Le Temps dévoile ces perles, présélectionnées par le cluster Alp ICT. «L’accent a notamment été mis sur l’entrepreneuriat au féminin puisque quatre femmes vont pitcher», souligne Yohann Perron, en charge de l’événement.
Apelab
Fondée par Emilie Tappolet, Sylvain Joly et Maria Beltrán, la société Apelab, issue de la Haute Ecole d’art et de design de Genève, a conçu une série d’animations sur 360 degrés pour appareils mobiles et casques de réalité virtuelle. Selon l’angle choisi, l’histoire peut évoluer différemment à chaque visionnage. «C’est une nouvelle façon de raconter une histoire», explique Emilie Tappolet, qui dirige la start-up. Le premier projet, Sequenced, sortira à la fin de l’année sur l’App Store, Google Play et Oculus Share. «Notre but est de décliner notre technologie sur d’autres supports et de vendre des licences sur la technologie», précise Emilie Tappolet.
BestMile
Un projet de transports publics sans conducteur va démarrer mi-février sur le campus de l’EPFL. C’est la start-up lausannoise BestMile qui contrôlera la circulation de ces minibus grâce à ses logiciels et à sa plateforme web. A moyen terme, ses principaux marchés seront les sites privés (hôtels, golfs, campus, aéroports, etc.). Cofondée par Raphaël Gindrat et Anne Koymans, la start-up souhaite à terme proposer ses logiciels pour le contrôle des transports publics autonomes: «Il suffira d’appeler un minibus, via son smartphone, pour se faire conduire à son domicile. Ce qui devrait être fort utile dans les zones périurbaines.»
Biowatch
Spin-off de l’Idiap à Martigny, la société Biowatch veut remplacer codes, mots de passe, badges ou empreintes digitales par une montre biométrique. Au moyen d’un capteur et d’une caméra infrarouge, elle lit le motif unique des veines du poignet de son utilisateur pour l’authentifier et accéder, grâce à un module de communication de type Bluetooth, aux données. Biowatch souhaite vendre sa technologie à des horlogers. «Nous avons déjà noué des contacts, précise Matthias Vanoni, qui a développé un démonstrateur. D’ici à six mois, notre premier prototype sera terminé.» Les ventes pourraient démarrer d’ici à 18 mois.
ES Concept
La société valaisanne ES Concept développe des logiciels permettant de personnaliser les publicités diffusées sur les panneaux qui entourent les terrains de football. «La publicité est adaptée en fonction du pays de résidence des téléspectateurs», explique Jean-Luc Affaticati, cofondateur de l’entreprise située à Martigny. Le produit sera terminé cet été. «Nous prévoyons de vendre notre service aux agences de marketing sportif», note le directeur de la société, qui vise également le rugby, le basket ainsi que le tennis.
EyefitU
Faire du shopping, surtout sur la Toile, c’est tomber dans la jungle des tailles. Chaque marque, chaque pays a ses propres mesures. Pour y remédier, Isabelle Ohnemus a créé l’application EyefitU. Avec sa société zurichoise, elle a intégré une vaste base de données dans les algorithmes pour recommander une taille à ses utilisateurs. «Avec notre outil, tout est très rapide et l’étape suivante, prévue pour 2015, est d’intégrer les achats avec les magasins en ligne», explique la dirigeante. Par rapport aux concurrents, la start-up propose notamment un profil multiple et la sécurité que les données restent «personnelles».
GovFaces
La start-up genevoise GovFaces, qui ambitionne de devenir le LinkedIn des politiciens, s’attaque aujourd’hui à la Grande-Bretagne, après avoir fait ses armes à Bruxelles. La plateforme, emmenée par Jon Mark Walls et Alexis Bourgeois, à Genève, s’appuie sur d’autres réseaux, comme les fils Twitter, mais également sur un enrichissement de contenus propres, comme les vidéos. Elle ouvrira un deuxième marché, les Etats-Unis, cette année encore. Quand à la monétisation, elle interviendra plus tard. GovFaces pourrait éventuellement explorer la levée d’argent à des fins politiques, à l’image de ce que fait ActBlue aux Etats-Unis.
Plair
Le détecteur développé par Plair permet d’analyser les particules fines dans les airs. Pour les pollens, l’avantage de la société genevoise, par rapport aux outils classiques, réside dans le temps réel. «Notre système a été installé à Payerne par MétéoSuisse et les résultats seront comparés au système classique à la fin de l’été», précise Svetlana Afonina, cofondatrice de la société. Pour les polluants, le détecteur de la start-up de Plan-les-Ouates permet non seulement de connaître leur densité, mais également leur origine. Après la validation ultime de sa technologie en temps réel, Plair promet déjà, à l’avenir, des détecteurs beaucoup plus petits.
Prodibi
Enlever la frustration du photographe, qui réalise des clichés parfaits, mais dont le Web ne rend pas la qualité. Voilà l’ambition de la société genevoise Prodibi, qui permet l’affichage d’images dans leur résolution d’origine. «Nous avons développé l’algorithme dans notre garage, mais depuis octobre, notre service portfolio, basé dans le cloud, est ouvert aux artistes», confie Olivier Hamel, qui a fondé la société avec son frère Frédéric. Près de 17 000 photos ont déjà été téléchargées sur le site de la start-up. Prochaine étape: développer le service Prodibi image, par exemple pour les compagnies actives dans le luxe, afin d’intégrer cette technologie sur leur propre site.
* Inscriptions via www.alpict.ch