Lunaphore veut faciliter la découverte de biomarqueurs

Cancérologie La start-up lausannoise fait partie des vingt sociétés sélectionnées par Venturelab

Sélectionnée par Venturelab et faisant partie des gagnants du concours Venture 2014 organisé par l’EPF Zurich, Knecht Holding, la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) et McKinsey, la start-up lausannoise Lunaphore a créé une plateforme pour analyser et classifier des tumeurs en utilisant des technologies microfluidiques.

Actuellement, les laboratoires utilisent une technique dite d’immunohistochimie. Celle-ci est généralement employée pour détecter et assurer le suivi des cancers. Cette technique a permis de tester de nombreux biomarqueurs, révélateurs de certains cancers, comme l’antigène carcino-embryonnaire pour le cancer du côlon, ou le CD 117 pour les tumeurs gastro-intestinales.

Développée pendant cinq ans au cours d’un doctorat, la plateforme de Lunaphore veut aller plus loin et offrir plus de précision dans la détection de biomarqueurs lors de tests simmunohistochimiques, grâce à l’utilisation de puces microfluidiques.

«C’est le responsable de l’Institut de pathologie du CHUV qui nous a poussés à créer une start-up, explique Deborah ­Heinzte, cofondatrice de Lunaphore, aux côtés d’Ata Tuna Ciftlik et Diego Dupouy. Nous avons déjà été contactés par des laboratoires de recherche qui semblent très intéressés pas notre technologie.»

Les ingénieurs de l’EPFL, issus du Laboratoire de microsystème II, ont donc décidé de lancer leur start-up, actuellement soutenue par un coach de la CTI.

«La méthode d’analyse présente le potentiel d’offrir une solution alternative aux techniques d’immunohistochimie actuelles. Notre plateforme permet de donner des résultats en 5 minutes avec une précision de plus de 90%, selon des tests effectués sur 76 échantillons de patients ayant un cancer du sein, à l’Institut de pathologie du CHUV. Elle permet en outre de découvrir de nouveaux biomarqueurs, explique Ata Tuna Ciftlik. En utilisant moins de réactifs, la microfluidique s’avère également moins onéreuse. Nous estimons la réduction des coûts à 50, voire 75%.»

Lunaphore, qui recherche des fonds externes, espère convaincre les laboratoires de recherche ou de diagnostic, ainsi que les entreprises pharmaceutiques. Un brevet a été déposé sur la technologie. ­Désormais, les fondateurs de Lunaphore veulent passer à des prototypes industriels. Les trente premières plateformes seront finalisées d’ici à la fin de l’année, voire début 2015.