Le prochain président de l’USAM ne sera pas Romand
PME
Le délai pour se porter candidat à la succession de Jean-François Rime à la tête de l’USAM est échu. La présidence devrait se jouer entre la Thurgovienne Diana Gutjahr et le Tessinois Fabio Regazzi

Une femme ou un Latin? Après la vague féminine qui a déferlé sur le parlement suisse et alors que les italophones revendiquent davantage d’espace pour leur langue, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) est confrontée à un choix cornélien pour la succession de Jean-François Rime à sa présidence. La Thurgovienne Diana Gutjahr et le Tessinois Fabio Regazzi se disputeront le fauteuil du Fribourgeois, la Bâloise Daniela Schneeberger, également pressentie, ayant préféré renoncer. Le délai de candidature était fixé au 20 décembre.
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Les instances dirigeantes de l’organisation de défense des intérêts des PME vont à présent auditionner les deux papables avant que la chambre ne prenne une première position le 22 janvier. Le congrès, qui réunira 600 à 800 membres à Fribourg le 29 avril, aura le dernier mot.
Au tour du PDC?
Celui-ci ne devra pas uniquement choisir entre une femme et un Latin, mais aussi entre deux appartenances partisanes puisque Diana Gutjahr est membre de l’UDC, tandis que son rival détient la carte du PDC. Cette première différence pourrait jouer un rôle dans le choix de l’USAM, après la présidence très politisée de l’UDC Jean-François Rime, non réélu au parlement en octobre dernier. «Nous ne cherchons pas un président qui fasse des étincelles ou cherche à faire avancer sa carrière», insiste André Berdoz, vice-président de l’USAM.
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A la tête d’une entreprise de 95 personnes active dans la serrurerie, Diana Gutjahr se trouve en tout cas déjà en porte-à-faux avec l’organisation. Celle qui a été brillamment réélue au Conseil national en octobre participe activement à la récolte de signatures pour le référendum contre l’introduction d’un congé de paternité de deux semaines en Suisse, une mesure que l’USAM a décidé de ne pas combattre.
Etre dans la bonne commission
Autre handicap pour l’élue de 35 ans qui maîtrise mal le français: son parti vient de lui barrer la route de la Commission de l’économie et des redevances. Une commission stratégique pour les entreprises suisses. Une commission dans laquelle son rival, le plurilingue Fabio Regazzi, siège.
L’UDC pourrait donc avoir fait un beau cadeau à cet avocat de 57 ans qui dirige une entreprise de constructions métalliques comptant 130 employés. A moins qu’un vent féminin ne souffle également sur l’Union suisse des arts et métiers. Diana Gutjahr devra déployer toute l’énergie de sa jeunesse pour convaincre une organisation qui n’est pas connue pour son progressisme.