Les opérateurs ont les moyens de procéder à des acquisitions importantes, mais en valent-elles la peine? Les cibles actuelles sont intéressantes. Le chiffre d'affaires de O2 devrait croître de 9% sur l'année fiscale close en mars 2006, soit deux fois plus que celui de Vodafone. Autre exemple, Amena a intéressé France Télécom car l'Espagne est l'un des seuls pays où la facture moyenne des abonnés a augmenté depuis un an. Pour inciter les clients à utiliser davantage leur portable - ceux de Vodafone téléphonent en moyenne «seulement» 4 minutes par jour -, les opérateurs se lancent désormais dans des campagnes de publicité majeures. Vodafone vient de lancer sa campagne unifiée «Now» dans 27 pays, alors que Orange (propriété de France Télécom) vient de choisir des annonces différenciées par pays. Télévision mobile, «chat», abonnement à des services d'information et de divertissement: pour convaincre leurs clients de dépenser plus, les opérateurs doivent aujourd'hui investir fortement dans la publicité. Atteindre une taille critique devient ainsi un enjeu important, d'autant que les investissements en infrastructure et logiciels se poursuivent. A moyen terme - mais pas avant trois ans au minimum, estimait la semaine passée Alan Harper, directeur de la stratégie de Vodafone -, les opérateurs devront aussi se battre face à la téléphonie mobile via Internet.
Le prochain champ de bataille se situe certainement au Danemark, où TDC, propriétaire de Sunrise, fait l'objet de rumeurs de rachat pour 15 milliards de francs. Ironie du sort, un fonds d'investissement anciennement propriétaire de Cablecom, Apollo Management LP, pourrait faire partie des acquéreurs de TDC et ainsi revenir en Suisse par le biais de Sunrise.
De plus, le néerlandais KPN, qui avait songé à acquérir O2, pourrait à son tour se transformer en cible. Swisscom, dont 25% de la division de téléphonie mobile appartient à Vodafone, ne fera a priori pas l'objet de manœuvres tant que la Confédération détiendra 66,1% de son capital.