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Le fabricant de logiciels zougois Fantastic relègue la vidéo-conférence aux oubliettes

Après avoir atteint des sommets sur le Nouveau Marché de la Bourse de Francfort, le titre de l'entreprise zougoise a plongé. Ses responsables affirment toutefois que tout va bien. Les nouveaux produits devraient prochainement porter leurs fruits

Pour communiquer avec ses employés, un chef d'entreprise envoie des circulaires par courrier interne ou des e-mails. Dans certains cas, les cadres supérieurs ont droit à une vidéo-conférence. Interruption de la transmission et mauvaise qualité du son et de l'image sont cependant assez fréquentes.

Tout cela appartient peut-être au passé. Dès cet automne, la société zougoise Fantastic entend en effet commercialiser un système plus performant. Baptisé SmartCaster celui-ci permet de transmettre sur Internet des images et du son, accompagnés simultanément de e-mails, de graphiques, de films ou de photos. Le chef d'entreprise, dont le visage apparaît dans un coin de l'écran de l'ordinateur peut donc, tout en présentant sa stratégie, faire référence à d'autres informations diffusées dans le même laps de temps. Ses employés qui veulent réagir peuvent se manifester soit directement en s'exprimant oralement, soit en envoyant un e-mail.

«Cette nouvelle technologie ouvre des perspectives dans le domaine de la transmission d'informations aux employés, ainsi que dans toute une série d'activités comme la formation des cadres, le lancement de nouveaux produits, l'entraînement de clients ou l'enseignement», affirme Georgy Spycher, chef de produit chez Fantastic. Une expérience concrète a d'ores et déjà été menée en Angleterre, au Queen Elisabeth College. Des étudiants handicapés ont ainsi pu suivre les cours depuis leur domicile.

Selon Gregory Spycher, SmartCaster devrait favoriser la réduction des coûts au sein des entreprises qui pourraient réduire les frais de déplacement et de logement de leurs collaborateurs. Comme l'investissement en infrastructures oscille entre 110 000 et 360 000 francs, l'entreprise désireuse d'introduire ce service devra tout de même en faire un usage relativement important. «En vendant notre nouveau produit à des prix attractifs, nous ne voulons pas seulement toucher les grandes multinationales, mais également les entreprises de taille moyenne», affirme cependant Reto Braun, le patron de Fantastic.

Grand public

Spécialisé dans le développement de logiciels utilisés dans le transfert de données sur la large bande (câble, satellite, technologie DSL, téléphonie mobile) Fantastic a, jusqu'à présent, surtout travaillé pour des sociétés de télécommunication. Elle compte d'ailleurs parmi, ses clients cinq des huit plus importantes sociétés de la branche. Avec SmartCaster, qui devrait être disponible à partir du mois de septembre, la firme zougoise se rapproche désormais encore un peu plus de l'utilisateur final. Un objectif stratégique puisqu'elle n'entend pas seulement se concentrer sur le «Business to Business», mais également sur le «Business to Consumer». C'est d'ailleurs dans le secteur grand public que Fantastic entrevoit le plus fort potentiel de développement. En mars dernier la société helvétique avait déjà franchi un premier pas dans cette direction. Elle fondait à cet effet un joint-venture avec le groupe allemand Kirch media détenteur, entre autres, des droits de retransmission de la Coupe du monde de football 2002 et 2006. L'idée étant de retransmettre des extraits des compétitions sur le téléphone mobile ou dans les véhicules automobiles. Fantastic s'est aussi associée à Deutsche Telekom et à la chaîne allemande ZDF pour un projet de télévision. Reste à savoir si ces innovations seront suffisantes pour rassurer les investisseurs. Depuis plusieurs mois ceux-ci font en effet preuve de méfiance vis-à-vis de Fantastic. Après avoir atteint 54 euros en février dernier, le cours de l'action a plongé. Mardi, le titre se négociait à 12,85 euros. Pour Reto Braun, «cette dégringolade n'a rien d'alarmant car le prix de l'action est encore trois fois supérieur à celui fixé lors de l'entrée en Bourse intervenue l'automne dernier».