Une mauvaise performance qui a été confirmée, ce matin, par HSBC, dont l’indice PMI a lui été mesuré à 49,7 en janvier. Si les économistes de la banque avaient déjà repéré une baisse de l’activité manufacturière en décembre dernier dans le pays, c’est la première fois depuis septembre 2012 que le «PMI manufacturier» officiel, communiqué par Pékin, passe en territoire de contraction. Et presque toutes les composantes de l’indice démontrent une dégradation de la situation, qu’il s’agisse des nouvelles commandes internes ou externes, ou du prix des matières premières, en chute libre du fait de la baisse des cours mondiaux.
Cette statistique constitue une surprise, à double titre. D’une part, la croissance semblait avoir mieux tenu que prévu au quatrième trimestre, permettant à certains économistes d’espérer un début 2015 placé sous le signe du rebond. D’autre part, le mois de janvier aurait dû bénéficier d’un coup d’accélérateur, lié aux festivités du nouvel an, qui tombent, cette année, le 19 février: les semaines qui précèdent le nouvel an sont généralement propices à un regain d’activité.
Cette statistique décevante semble renforcer la probabilité de nouveaux gestes monétaires de la part de la Banque centrale. Car Pékin n’a guère de marge de manœuvre au plan budgétaire: selon Deutsche Bank, les recettes fiscales ne devraient augmenter que de 1% cette année, un niveau exceptionnellement faible dans le contexte chinois. Pour autant, l’arme monétaire est à manipuler, elle aussi, avec grandes précautions: parmi les phénomènes qui expliquent le récent emballement de la bourse de Shanghai, il semble que l’abondance de liquidité ait joué un rôle important.
Ce ne sont donc pas vraiment les liquidités qui manquent, mais plutôt le fait qu’elles soient mal allouées qui explique, en partie, les problèmes économiques de la Chine.
Un groupe chinois à la rescousse de son compatriote endetté Kaisa
Le groupe Sunac China Holdings a annoncé qu’il allait racheter quatre projets shanghaïens à son homologue Kaisa, pour la somme de 2,37 milliards de yuans (336 millions d’euros). C’est la première fois, depuis que Kaisa a annoncé, début janvier, qu’il n’était pas en mesure d’honorer une échéance de remboursement de dette en dollar, que le promoteur chinois en difficulté reçoit une injection de cash.
Les ennuis ne sont pas résolus pour autant pour Kaisa, qui a annoncé ce matin, auprès de la bourse de Hongkong, que son patron, Jin Zhigang, avait démissionné. Les investisseurs étrangers n’ont pas réagi très positivement à la nouvelle de l’intervention de Sunac: les obligations en dollars de Kaisa ont connu leur plus forte chute en près d’un mois, car beaucoup redoutent que les fonds obtenus par Kaisa soient d’abord employés pour rembourser de la dette interne.
Quoi qu’il en soit, l’intervention de Sunac démontre que les autorités chinoises prennent les déboires de Kaisa très au sérieux, compte tenu de leur retentissement international, et qu’elles sont déterminées à trouver des solutions permettant d’éviter une faillite retentissante et les réactions en chaîne fatales que celle-ci entraînerait probablement.
Panasonic et Sharp ferment des usines de téléviseurs
La semaine dernière, Toshiba annonçait qu’il allait se retirer du marché des téléviseurs hors du Japon. Ce matin, ce sont deux autres géants nippons de l’électronique qui dévoilent leur retrait partiel de ce segment. Après avoir enregistré pendant six années consécutives de lourdes pertes sur ce marché, Panasonic a ainsi décidé d’arrêter la production d’écrans plats dans sa grande usine chinoise dédiée à cette division.
Le groupe qui aurait déjà stoppé les lignes d’assemblage dès la semaine dernière va dissoudre la filiale locale qui gérait le site, dans la province du Shandong, et mettre fin au contrat de ses ouvriers locaux. Cherchant à revitaliser ses comptes, la société semble décidée, selon les médias nippons, à également fermer prochainement son usine de téléviseurs située au Mexique. Pour l’instant, les unités travaillant sur ce secteur en Europe, en Asie du Sud-Est et au Japon devraient poursuivre leur activité dans la production d’écrans de plus haut de gamme, où les marges sont moins serrées.
Suivant une même logique, Sharp considère lui son retrait du marché nord-américain, où sa part de marché n’est que de 2%, et une éventuelle cession de son usine mexicaine qui approvisionne la région. Très mal en point sur de nombreux segments, Sharp estime, selon le quotidien économique Nikkei, qu’il va encore perdre, sur l’exercice fiscal qui s’achèvera le mois prochain, 400 milliards de yens (3 milliards d’euros) sur le marché des écrans plats.
Line, des messages instantanés à la livraison de nouilles
Revendiquant 181 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, essentiellement en Asie, la plateforme de messagerie instantanée multiplie les initiatives pour monétiser son gigantesque réseau. Le groupe qui s’est imposé, en moins de trois ans, comme l’un des leaders dans la région du jeu vidéo et qui propose également des services de réservation de taxi dans certains pays vient d’annoncer qu’il allait ouvrir des supermarchés en ligne en Asie du Sud-Est.
Dès jeudi, les 36 millions d’utilisateurs thaïlandais de la plateforme, originellement créée au Japon dans une filiale du sud-coréen Naver, pourront faire leurs courses de café, d’eau en bouteilles ou encore de nouilles instantanées par le biais de la messagerie, qui s’engage à les livrer gratuitement le jour suivant une commande.
Si le shopping en ligne est commun dans la région comme en Occident, Line parie sur la montée d’une demande pour des services complets intégrés d’épicerie sur smartphone. Pour attirer les consommateurs, Line va proposer trois fois par jour des offres de produits alimentaires à prix cassés sur ses propres comptes promotionnels. Les achats pourront être réglés par le biais du service de paiement électronique Line Pay, lancé l’an dernier avant même la mise en place d’Apple Pay.