Fin de partie à Saint-Pétersbourg
Le G20 en continu
Le sommet de Saint-Pétersbourg est terminé. Vladimir Poutine et Barack Obama ont campé sur leurs positions à propos de la Syrie. Suivez l’épilogue de ce G20 jusqu’à 19 h avec notre envoyé spécial Ram Etwareea et la rédaction du «Temps». Informations et analyses en continu

■ 18h23: Analyse de clôture: sous haute tension. Et alors?
Par Ram Etwareea, envoyé spécial
Il est trop facile d’être cynique à propos du G20. Les dirigeants mondiaux sont partis déchirés sur la Syrie. Sur le volet économique et financier, une série de résolutions a été votée, mais les citoyens n’y verront rien, en tout cas pas dans l’immédiat.
Dès lors, une question récurrente se pose: le G20 est-il pertinent?
Mille fois oui, même si la rencontre de Saint-Pétersbourg n’a pas eu lieu dans le même contexte qu’en 2008 ou 2009. La crise des «subprime» avait alors conduit à la faillite de dizaines de banques et d’entreprises. La contagion à l’Europe, avec des conséquences toutes aussi désastreuses, avait été rapide.
Le sommet annuel du G8 était incapable de faire face au défi. C’est dans ce contexte qu’est née la bonne idée d’impliquer d’autres pays dans la gestion de cette crise mondiale. Depuis, le G20 a pris une série de décisions qui ont redonné confiance et aidé, au bout de quatre ans, les pays les plus affectés par la crise à renouer avec la croissance. Mais, plus important: le monde est aujourd’hui mieux équipé pour éviter une nouvelle crise.
Le G20 de Saint-Pétersbourg a eu lieu dans un contexte pacifié, même si les grands pays émergents subissent depuis quelques mois une volatilité excessive de leur monnaie. Les décisions qui y ont été prises ont une portée historique. L’échange automatique d’informations fiscales deviendra une norme internationale en 2015 et cela ne sera pas sans conséquence pour de nombreux pays. A commencer par la Suisse. Idem pour le Plan d’action sur la fiscalité des entreprises, qui devrait être effectif en 2015-2016.
Le G20 de Saint-Pétersbourg a dépassé son rôle de forum pour la gouvernance économique pour débattre de la crise syrienne. A terme, ce forum serait pertinent s’il s’occupait pleinement aussi de la politique internationale. Sinon, pourquoi le G8 en aurait-il l’exclusivité?
Important: 15h25: Echange d’informations fiscales en 2015, un enjeu suisse
■17h54: Le bilan du sommet
L’heure des bilans est arrivée. Quelles avancées pour ce G20? Bien peu, sauf en matière économique et de taxation. A couteaux tirés sur la Syrie, les pays du G20 ont manifesté à Saint-Pétersbourg (Russie) un élan de coopération, qu’il s’agisse d’évasion fiscale ou de réponse aux problèmes des émergents. Cette harmonie s’est manifestée dans le communiqué final par la volonté de donner la priorité à la croissance en adoptant un «plan d’action» pour renforcer la reprise économique. les pays du G20 y multiplient également les engagements: celui de commencer fin 2015 à échanger de manière automatique des données fiscales pour enrayer la fraude, de s’attaquer à la régulation du secteur bancaire parallèle, qui échappe à la régulation conventionnelle du crédit, ou de faire la chasse aux entreprises qui fuient l’impôt. La chancelière allemande a salué un «bon rendement» de la rencontre sur les sujets économiques, basé sur «un constat commun qui est que nous dépendons tous les uns des autres.» Le ministre français de l’Economie, Pierre Moscovici, a assuré que le sommet s’était déroulé «de manière consensuelle» pour ce qui touche aux grands sujets économiques.
Les éditions précédentes étaient dominées par l’inquiétude pour la zone euro, or, cette fois, les pays émergents et leurs turbulences financières ont occupé le devant de la scène. «Pour la première fois depuis trois ans, au lieu d’une discussion urgente sur la crise financière européenne, nous voyons une Europe sortie de la récession», a constaté le président américain, Barack Obama. Dans leur communiqué officiel, les membres du G20 ont néanmoins qualifié la reprise au niveau mondial de «trop faible». Les pays émergents ont promis, eux, de prendre «les mesures nécessaires pour soutenir la croissance et maintenir la stabilité, ce qui comprend des actions pour améliorer leurs fondamentaux, améliorer leur résistance aux chocs extérieurs et renforcer les systèmes financiers». (AFP)
Important. 15h25: Echange d’informations fiscales en 2015, un enjeu suisse
■17h16: Le sondage qui fait mal à François Hollande
Coïncidence horaire ou habile marketing? Le Figaro rend public, quelques minutes après la clôture de la conférence de presse du président français au G20, un sondage qui montre l’impopularité d’une intervention dans l’opinion publique. Selon un sondage Ifop pour le quotidien conservateur, 64% des Français se déclarent opposés «à une intervention militaire internationale en Syrie». Réalisée en septembre, cette enquête atteste, toujours selon Le Figaro, un «effondrement du soutien aux projets de François Hollande». De février 2012 à août 2013, le pourcentage de Français défavorables à une intervention oscillait en effet entre 49 et 41%. (LT)
■16h59: Onze pays du G20 publient un appel sur la Syrie
Onze pays du G20 appellent à une «réponse internationale forte» contre Damas dans un appel évoqué par François Hollande. Le communiqué évoque une «réponse internationale forte» suite à l’usage d’armes chimiques en Syrie, assurant que des indices montrent «clairement» la responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans une attaque chimique le 21 août. Signataires: l’Australie, le Canada, la France, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite, l’Espagne (qui n’est pas formellement membre mais invité permanent du G20), la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. (LT avec AFP)
A lire aussi: 15h40: Vladimir Poutine raconte ses échanges avec Obama
■16h52: François Hollande en direct
Le président Français s’exprime ici à l’issue du G20. «Le conflit syrien était déjà horrible, déjà meurtrier. Mais il a maintenant changé de nature. Le G20 l’a constaté. […] Si une riposte ciblée devait être décidée, elle n’aurait pas vocation à changer le régime. Elle aura pour but d’aller vers la solution politique. Ceux qui imaginent qu’une solution politique est possible avec un régime qui gaze sa population se trompent. Moi, je m’y refuse.» Il poursuit sur le calendrier des frappes: «Nous attendrons le rapport des inspecteurs de l’ONU. Il n’a jamais été question que la France puisse faire la riposte toute seule.» (LT)
■16h20: Barack Obama en direct
Suivez ici la conférence de presse finale du président américain. Il vient de reconnaître la difficulté d’obtenir le feu vert des élus et s’adressera à la nation mardi, jour de vote du Congrès. Longue tirade pour justifier une riposte militaire. Barack Obama cite, pêle-mêle, le Kosovo, le Rwanda, les bombardements de Londres durant la Seconde Guerre mondiale, rappelant les difficultés rencontrées alors pour mobiliser le parlement et l’opinion publique. A propos des différends avec le Brésil et le Mexique en raison des accusations d’espionnage de la NSA, Barack Obama reconnaît la nécessité de passer en revue les méthodes de renseignement électronique. «La nature de la technologie et les exigences de protection des libertés exigent de repenser à la manière dont nous utilisons nos moyens de surveillance.» (LT)
■16h07: Pascal Lamy hors G20
L’ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce connaît par cœur les G20. Son successeur, le brésilien Roberto Azevêdo, est d’ailleurs à Saint-Pétersbourg. Cela n’empêche en revanche pas le Français de prendre la plume. A lire, sur le site de l’agence Telos, son «Ce que je crois?» (LT)
■ 15h40: Vladimir Poutine raconte ses échanges avec Obama
Le président russe, en cours de conférence de presse, confirme qu’il a bien rencontré Barack Obama durant une vingtaine de minutes pour parler, entre autres, de la Syrie. «Nous avons parlé. Chacun est resté l’arme au pied [«We stuck to our guns»]. Nous avons compris nos arguments mutuels et nous ne sommes pas tombés d’accord.» Pas de discussion sur le cas d’Edward Snowden par contre. (R. E.)
■15h25. L’échange automatique d’informations fiscales d’ici à 2015
La Suisse a désormais une date butoir pour mettre sa politique fiscale en ligne avec les nouveaux standards que l’OCDE s’efforce de promouvoir. Les pays du G20 réunis à Saint-Pétersbourg ont en effet fixé dans un communiqué conjoint une date pour l’échange automatique de données fiscales, qui doit débuter en pratique fin 2015 pour lutter contre la fraude. «Nous soutenons pleinement la proposition de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de mettre en place un modèle réellement international pour des échanges bilatéraux et multilatéraux automatiques d’informations» fiscales, selon ce texte publié à l’issue d’une réunion de deux jours. «Nous tablons sur un début des échanges automatiques d’informations entre les pays du G20 vers la fin de 2015», indique le communiqué. (AFP)
A lire aussi: 14h21: Hollande vs Rambollande
■15h20. L’investissement à long terme, le guide de l’OCDE
Le G20 touche à sa fin. L’OCDE publie son rapport sur les investissements. A lire ici.
■ 15h10. Principaux extraits (en anglais) de la déclaration finale
Une bonne synthèse du document final, publiée par l’agence Reuters.
■14h51. Vladimir Poutine en direct
La conférence de presse du président Russe, hôte du G20, est ici en direct.
■14h50: La déclaration finale du G20
Voici le résultat officiel de ces deux jours de sommet à Saint-Pétersbourg. «La reprise est trop faible et les risques persistent», en particulier ceux liés à «la croissance ralentie dans les économies émergentes, qui réflètent dans certains cas l’effet d’une volatilité des flux de capitaux, de conditions financières plus difficiles et d’une volatilité des prix des matières premières», selon ce texte qui conclut deux jours de réunion. A lire et à décrypter (LT)
■14h45: Obama fâche les Latinos
Barack Obama a promis, en marge du G20, de répondre aux «inquiétudes» de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, et de son homologue mexicain, Enrique Peña Nieto, sur des affaires d’espionnage présumé, a indiqué vendredi un conseiller américain. Le conseiller adjoint de sécurité nationale de Barack Obama, Ben Rhodes, a expliqué vendredi que le président s’était aussi entretenu avec Enrique Peña Nieto qui, comme Dilma Rousseff, a vivement réagi à des révélations sur son ciblage par l’agence de renseignement américain NSA, rapporté par la presse. (AFP)
A lire: 13h05: Une photo de famille vite expédiée
■14h21: Hollande vs Rambollande
Le président Français subit les foudres des commentaires et des analyses sur la Toile, pour s’être retrouvé isolé au G20, y compris du côté européen. La riposte de l’Elysée? Une galerie photos le montrant dans de multiples réunions. En attendant ses déclarations lors de la conférence de presse finale. (LT)
■13h40: Loin du G20, les manipulations fiscales des multinationales
Passionnant article sur la réalité en Zambie. A lire en attendant les conférences de presse des dirigeants du G20. (LT)
■ 13h16: L’Espagne satisfaite
Un gouvernement au moins affiche sa satisfaction, note Courrier international : celui de Madrid, invité permanent du G20. «L’Espagne, l’exemple du G20», titre le quotidien proche du gouvernement, précisant qu’«Obama a fait l’éloge de Rajoy pour la reprise économique et l’a invité à la Maison-Blanche». Selon le quotidien, le président américain a abordé Rajoy de «manière spontanée» lors de la première session de travail du sommet et l’a félicité pour «les signes de renouveau de l’économie espagnole» et pour «les réformes qui portent leurs fruits». A la fin de la réunion, Poutine a également salué les efforts du gouvernement espagnol. Qui dit mieux? (LT)
A lire aussi: 12h15: Premiers résultats économiques
■13h05: Une photo de famille expédiée
Les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 ont très rapidement expédié vendredi la photo de famille concluant leur sommet de Saint-Pétersbourg, marqué par une escalade entre Russie et Etats-Unis sur la Syrie. Sous un ciel d’un bleu éclatant et dans le cadre très solennel d’un palais Constantin de l’ancienne cité impériale russe, les participants au sommet des principales puissances mondiales sont arrivés en plusieurs groupes pour faire face aux photographes. Le président américain, Barack Obama, a affiché une certaine décontraction, arrivant avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et embrassant la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, avec laquelle il était en froid en raison de l’affaire d’espionnage Prism. Ce n’est qu’une fois le groupe constitué que le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé, passant sans un mot devant Barack Obama pour prendre sa place. Les deux hommes sont séparés, sur le cliché, par le président chinois, Xi Jinping. (AFP)
■ 12h20: «Objectifs atteints» pour l’UE
Le communiqué final de l’Union européenne est déjà prêt. José-Manuel Barroso et Herman Van Rompuy se disent satisfaits. La question de l’échange automatique d’informations fiscales est le principal succès cité. A lire sous peu ici. (LT)
■ 12h15: Premiers résultats économiques
A couteaux tirés sur la Syrie, les pays du G20 ont au contraire manifesté à Saint-Pétersbourg (Russie) un certain élan de coopération sur les sujets économiques, qu’il s’agisse d’évasion fiscale ou de réponse aux problèmes des émergents. «Il y a beaucoup de convergence dans le dialogue de ce G20», au-delà des tensions diplomatiques, a dit le président français lors d’une réunion de travail consacrée au thème de l’emploi. Angela Merkel, assise à ses côtés, a, elle, salué «les progrès significatifs» des principales puissances économiques sur le sujet épineux de la fraude fiscale, et de la fuite des multinationales devant l’impôt.
Le communiqué final du G20 doit contenir un échéancier et des engagements importants sur les échanges automatiques de données fiscales, mais aussi sur la régulation des «banques de l’ombre», qui opèrent hors du cadre réglementaire conventionnel de l’octroi de crédits. Si cette fois ce ne sont plus la dette grecque ou les taux d’intérêt de l’Espagne qui dominent le sommet, les turbulences des pays émergents ont pris le relais. Les «Brics» (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui ont tenu à Saint-Pétersbourg une réunion privée, ont obtenu des assurances côté américain sur le fait que la levée des mesures exceptionnelles de la Fed se ferait progressivement, a rapporté le ministre russe des Finances Anton Silouanov. «Cela a été pris de manière très positive» par les pays émergents, a-t-il ajouté, relevant qu’il était «clair pour tout le monde que l’époque de l’argent bon marché touche à sa fin». (LT, avec AFP)
A lire aussi: 11h03: Les altermondialistes au G20
■11h50: Avertissements de la Maison-Blanche
La Maison Blanche a estimé vendredi que la Russie n’avait «rien à apporter» au débat politique sur la Syrie aux Etats-Unis, après que le président républicain de la Chambre a refusé de rencontrer une délégation russe à ce sujet. «Je pense que les Russes n’ont rien à apporter au débat aux Etats-Unis» sur la Syrie, a affirmé le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, lors d’une conférence de presse en marge du G20 de Saint-Pétersbourg (Russie) auquel participe le président Barack Obama. «Nous avons vu la Russie constamment refuser d’agir pour faire rendre des comptes au régime (de Bachar el-Assad) et essayer d’éviter les problèmes de fond par différents moyens», a ajouté M. Rhodes. Les Russes «ont soutenu Assad, quels que soient les faits, quoi que le régime fasse», a dénoncé M. Rhodes, alors que M. Obama a annoncé samedi dernier sa volonté de lancer des frappes contre le gouvernement syrien afin de le punir pour une attaque chimique près de Damas, qui a fait plus de 1.400 morts selon Washington. «Nous ne nous attendons pas à obtenir une coopération des Russes sur la question des armes chimiques», a ajouté le conseiller, au moment où la question syrienne pèse sur les travaux du G20 depuis son ouverture jeudi. (LT)
A lire: 10h12: Demandez le programme
■ 11h03. Les altermondialistes, aussi au G20
Les mouvements sociaux ne se sont pas dérobés de la tradition et ont organisé un contre-sommet les 3 et 4 septembre à Saint-Pétersbourg. Loin toutefois de l’île de Strelna où les dirigeants se réunissent en cette fin de semaine.
L’accès à l’île est totalement verrouillé par les services de sécurité, mais certaines grandes organisations internationales comme Oxfam, ActionAid, Cafod-Juste one World ou encore Transparency International ont été accréditées pour couvrir le Sommet.
Dans un communiqué rendu public jeudi, les altermondialistes estiment qu’il n’y a rien à attendre du G20. Selon eux, les mêmes organisations, notamment les banques, qui sont responsables de la faillite de nombreuses économies en Europe, profitent à présent des programmes de privatisation. Le mouvement contestataire se dit aussi résolument opposé à toute intervention militaire en Syrie. «Les Etats-Unis doivent se garder de créer encore plus d’insécurité et de misère au Moyen-Orient», dit leur communiqué.
De leur côté, Oxfam et ActionAid qui suivent les dossiers liés à la fiscalité, se félicitent du Plan d’action de l’OCDE sur la fiscalité des entreprises. Sameer Dossani, coordinateur d’ActionAid, a rappelé vendredi que l’évasion fiscale des entreprises prive les pays en développement de près de 160 milliards de dollars par année, soit plus que ce qu’ils reçoivent sous forme d’aide.
Cafod-Just one World attire l’attention des dirigeants mondiaux sur le fossé qui se creuse entre les pays riches et les pays pauvres et les appelle à investir massivement dans les infrastructures, notamment dans les régions rurales en Afrique. (R. E.)
■10h39: Qui veut les «summit tweets»?
Le meilleur moyen pour suivre les allers et venues des dirigeants présents au G20: leurs comptes Twitter! Un excellent fil les regroupe. A consulter durant cette journée qui sera riche en conférences et événements. (LT)
■10h12. Demandez le programme
Vladimir Poutine rencontrera la presse internationale en fin de journée. Idem pour la plupart des autres dirigeants présents au G20, dont les travaux ont repris ce vendredi matin. Après une longue nuit de travail marqué par la division entre partisans et opposants d’une intervention militaire en Syrie, les chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi les dirigeants d’organisations internationales, multiplient aujourd’hui les rencontres bilatérales.
Des réunions informelles sont également prévues avec les représentants de la société civile, des jeunes et des entreprises. Le président russe doit s’entretenir avec le premier ministre britannique David Cameron. Lequel s’est engagé à soulever la question de l’homophobie en Russie. Le premier ministre britannique a de son côté rencontré le premier ministre espagnol Mariano Rajoy pour évoquer le litige lié au détroit de Gibraltar. Le japonais Shinzo Abe a vu le numéro un chinois Xi Jinping. Le président français François Hollande est déjà, pour sa part, dans l’après G20: il rencontrera samedi à Nice le président libanais Michel Sleimane (LT avec R.E)
A lire aussi: 08h00: Notre revue de presse
■ 09h34. Tenté par les coulisses?
Cela nous change de la géopolitique. Et voici quelques images prises par les journalistes en mal de scoop: la mascotte des jeux de Sotchi, les longs couloirs des hôtels, la salle de presse… Et, pour le côté officiel, les photos protocolaires prises par l’organisation. (LT)
■09h22. La diplomatie s’active
La Syrie impose son agenda. A la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Vilnius ce week-end, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius devait rencontrer vendredi vers dix heures son homologue russe Sergueï Lavrov en marge du sommet de Saint-Pétersbourg. Le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre britannique David Cameron se sont entretenus par ailleurs dans la nuit de jeudi à vendredi sur la crise syrienne, en marge du sommet du G20 de Saint-Pétersbourg, selon un porte-parole du président russe. Ils ont discuté après le dîner officiel consacré à la Syrie et après un spectacle qui s’est achevé jeudi vers minuit. (LT)
A lire aussi: 07h00: Washington et Paris de plus en plus isolés
■ 08h00. Chiffres et écoutes au G20
Le Financial Times a choisi de contourner l’obstacle: plutôt que de titrer, de nouveau, sur le blocage et les divisions du sommet de Saint-Pétersbourg au sujet de la Syrie, le quotidien des affaires britannique consacre sa «Une» aux bonnes nouvelles économiques pour… Les pays développés. Comme si, au fond, il regrettait le G7. «Les signaux positifs en provenance des économies avancées contrastent avec l’agitation qui se poursuit dans les économies émergentes» explique le FT, en évoquant le fonds de 100 milliards d’euros créé par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) pour stabiliser leurs monnaies. En ajoutant: «Les détails doivent encore être connus», ce qui ne démontre pas un grand enthousiasme.
Même tonalité dans le New York Times . Faute d’informations nouvelles sur la Syrie dont les dirigeants mondiaux ont discuté durant la nuit, le quotidien américain s’attarde sur l’information longuement évoquée par Le Temps durant les jours précédant le sommet: l’accord survenu sur la lutte contre l’évasion fiscale des multinationales et des individus. «Les dirigeants du G20 vont approuver ce vendredi une déclaration qui limitera les possibilités d’optimisation fiscale pour les multinationales comme Starbucks ou Apple, poursuit le NYT. Là non plus, pas de détails sur les divisions à propos de la Syrie, et une volonté de remettre l’agenda «classique» du G20 au centre des débats. Le quotidien s’attend à ce que les participants au sommet approuvent des politiques de relance pour doper la croissance. Le New York Times fait référence au rapport sur le développement futur du G20 publié hier par la présidence russe. «Tous les gouvernements ont dû expliquer leurs plans de dépenses publiques ces prochaines années et en indiquer les grandes lignes».
Le G20, on le comprend, vit un peu ce vendredi son jour de vérité. Les pays émergents, tentés de faire bande à part avec leurs réunions parallèles, veulent obtenir des assurances que les Etats Unis n’abandonneront pas leur actuelle politique monétaire. Tandis que Washington cherche avant tout à Saint-Pétersbourg, en vain pour l’heure, de nouveaux alliés sur le dossier syrien. Cette équation est traduite dans une très bonne infographie par Libération. Le quotidien français de gauche, tout en se montrant inquiet sur les capacités de François Hollande à rallier d’autres soutiens européens, publie une carte intitulée «Les partisans des frappes en Syrie isolés». Zoom sur l’Europe: la France prête à frapper est prise dans un triangle: un Royaume Uni d’accord sur le fond, mais bloqué par son parlement, une Allemagne décidée à saisir la Cour pénale internationale, une Espagne qui dit «non» et une Union européenne plus que réticente. Commentaire de Libé: «En Europe, des alliés tiraillés».
Le Soir de Bruxelles revient pour sa part sur un autre fantôme du G20: Edward Snowden. Le consultant de la NSA aujourd’hui réfugié en Russie n’est bien évidemment pas présent à Saint-Pétersbourg, mais l’ombre de ses révélations plane sur le sommet. Les chefs d’Etat brésilien et mexicain ont officiellement demandé des explications à Barack Obama. Les BRICS ont évoqué le sujet et Vladimir Poutine s’est plu à redire qu’Edward Snowden ne serait pas remis aux autorités américaines. Mais c’est sur l’Europe que Le Soir se penche: «Les agences de renseignement américaine et britannique sont capables de décoder les systèmes de cryptage sur internet censés sécuriser les courriels comme les transactions bancaires en ligne» affirme le quotidien, citant des documents du Guardian. Ambiance. Ces messieurs et dames du G20 sont prévenus. La presse ne connaît rien pour l’heure de leurs discussions nocturnes. Mais la NSA en sait probablement beaucoup.
A lire aussi: 07h00. Washington et Paris isolés; 23h15. L’ONU au centre des débats
■ 07h20. Réunion des pays donateurs sur la Syrie
Koen Doens et Pia Ahrenkilde, porte-parole de la Commission européenne, tiennent à faire savoir sur Twitter que les divisions sur la Syrie n’empêchent pas les Européens d’œuvrer à l’assistance humanitaire. Première réunion matinale des pays donateurs à Saint-Pétersbourg en présence de Ban Ki-Moon. (LT)
■ 07h00. Washington et Paris de plus en plus isolés
Premier bilan de la soirée du jeudi soir? Les partisans d’une intervention punitive en Syrie se retrouvent isolés, selon notre envoyé spécial. Le plus petit dénominateur commun trouvé par les leaders du G20 est la simple condamnation de l’usage des armes chimiques, rien de plus. (LT, avec AFP) Lire: Les Etats-Unis et la France depuis en plus isolés sur la Syrie
JEUDI 05 SEPTEMBRE 2013
■ 23h15: L’ONU au centre des débats
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, invité surprise du G20, devra se montrer cette nuit particulièrement convaincant pour persuader les Etats-Unis de s’en tenir aux résolutions du Conseil de sécurité. Fait intéressant, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon est l’un des seuls à avoir rendu publique son intervention lors du dîner consacré à la Syrie. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, s’en est, elle, vivement prise à la Russie, accusée jeudi de «prendre le Conseil de sécurité en otage» en bloquant, ainsi que la Chine, toute décision sur la Syrie. Barack Obama ne peut compter dans son bras de fer sur des alliés européens unis, puisque seul François Hollande est aujourd’hui prêt à frapper. Lakhdar Brahimi, qui est également l’émissaire de la Ligue arabe, s’efforce d’aider le secrétaire général, Ban Ki-moon, à faire avancer la conférence internationale pour la Syrie, dite Genève-2. Sur le terrain, la cheffe des opérations humanitaires des Nations unies, Valérie Amos, est arrivée jeudi à Damas pour des entretiens avec des responsables syriens. (LT, avec AFP)
A lire aussi: 19h30: Oui à l’échange d’informations fiscales
■ 20h37: De longues discussions nocturnes
Il est 22h00 à Saint-Pétersbourg, mais la soirée ne fait que commencer pour les dirigeants mondiaux réunis pour la 5e édition du G20. Lors de la première session, ils ont approuvé le Rapport fiscal ainsi que la Stratégie pour le développement au profit des pays pauvres. La demande des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pour un retrait progressif des programmes d’assouplissement monétaire a été entendue par le président américain. Barack Obama mais aussi José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ont promis d’agir avec prudence pour ne pas affaiblir les économies émergentes.
Cette première journée a été marquée par beaucoup de tensions autour de la crise syrienne. Les poignées de mains entre le président Poutine et Barack Obama, partisan d’une intervention militaire punitive contre le régime de Damas, ont été franchement froides. Le président français François Hollande, également partisan d’une action contre la Syrie de Bachar el-Assad, était tout crispé lors de sa rencontre avec son hôte russe.
Les organisateurs russes n’ont pas caché que les relations russo-américaines étaient au plus bas depuis quelques années. Selon Dimitri Peskov, un conseiller de Vladimir Poutine, elles ont besoin d’un «Reset». En 2009, Hillary Clinton alors secrétaire d’Etat américain, avait proposé d’ouvrir ainsi une nouvelle page dans les relations entre les deux pays.
Le spectacle Eaux musicales prévu pour les invités a été écourté. Les dirigeants mondiaux viennent de commencer leur dîner de travail. Plat de résistance: la crise syrienne. En effet, la soirée ne fait que commencer. (R. E)
■ 19h50: Berlin veut aussi impliquer la CPI
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a dit jeudi vouloir que la Cour pénale internationale (CPI) soit saisie à propos de l’attaque au gaz chimique en Syrie. «J’ai à nouveau fait pression au cours des discussions pour que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) donne mandat à la CPI afin d’ouvrir une enquête sur l’attaque chimique en Syrie», a-t-il déclaré en marge de la première réunion de travail au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg (Russie). «Nous avions déjà lancé une telle initiative en janvier […]. La situation s’est aggravée au point qu’il faut faire une nouvelle tentative» (AFP)
A lire aussi: 18h50: L’Otan mêle sa voix au G20, 16h00: Dîner du G20 sur la Syrie
■19h30: Oui à l’échange automatique d’informations fiscales
Comme prévu, le G20 a soutenu jeudi l’échange automatique d’informations fiscales. Ce qui pourrait ouvrir la voie à un changement d’attitude de la part de la Suisse, désireuse de voir ce standard devenir international avant de l’adopter à son tour. «Les récents développements impliquant des comptes non déclarés à l’étranger ont souligné le besoin urgent d’opter pour ce nouveau standard» affirme le communiqué. Cette déclaration confirme que l’OCDE œuvre avec les pays du G20 pour développer un «standard global unique» pour l’échange automatique d’informations. L’organisation devra faire état de l’avancement des travaux en octobre prochain, avec pour objectif de présenter des résultats en février 2014. Convaincre les juridictions encore réticentes, voire opposées à ce futur système sera «le prochain défi», estiment les dirigeants du G20. (LT)
■ 19h05: Un sommet, des rapports
C’est la coutume: à chaque sommet du G20, son lot de rapports ou de déclarations solennelles. Trois de ces documents viennent d’être mis en ligne et peuvent être consultés: La stratégie de Saint-Pétersbourg, destinée à mettre en lumière les enjeux d’avenir en matière de développement, le rapport sur la stabilité financière mondiale et l’annexe à la déclaration du sommet concernant les questions fiscales. Ce dernier document est d’une importance particulière pour la Suisse, associée au volet «finance» du G20 à Moscou, en juillet. Une lecture détaillée suit. (LT)
A lire aussi: 17h25: Salle somptueuse, soirée musicale
■18.50: L’OTAN mêle sa voix aux débats du G20
La Syrie n’est prévue au programme du G20 que ce soir, lors du dîner des Chefs d’Etat ou de gouvernement. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui n’y est pas, s’y est toutefois un peu invité en déclarant ce jeudi à Vilnius (Lituanie) – lors d’une réunion des ministres de la défense de l’Union européenne – qu’il regrettait «profondément» les «divisions au sein de la communauté internationale». «Je pense qu’il est grand temps de surmonter ces divisions parce qu’elles envoient un message très dangereux aux dictateurs, qui peuvent penser pouvoir utiliser des armes chimiques, et peut-être d’autres armes de destruction massive, sans aucune réaction de la communauté internationale», a-t-il ajouté. «Une réponse internationale ferme est nécessaire», a ajouté M. Rasmussen, pour qui «il ne fait pas de doute» que «le régime syrien est responsable de l’attaque chimique» du 21 août. (LT, avec AFP)
■ 18h25: La voix des «émergents» se fait entendre
Ils se sont rencontrés avant l’ouverture officielle du sommet. Les pays émergents membres du G20, qui représentent plus du quart des richesses et 40% de la population de la planète, ont fait part dans un communiqué de leurs «inquiétudes» concernant les «répercussions négatives involontaires des politiques monétaires […] de certains pays développés». Les Etats-Unis «devraient être conscients des répercussions de leur politique et prendre leurs responsabilités en ce qui concerne la stabilité de l’économie mondiale», a estimé le vice-ministre chinois des Finances, Zhu Guangyao. Pour autant, a-t-il ajouté, les Brics «n’ont pas besoin de plan d’aide» mais de «réformes structurelles» pour affronter le phénomène. (LT, avec AFP)
A lire aussi: 15h56: Le front commun des BRICS, 16h25: L’appel du pape François
■18h11: Le dessin du Temps pour symboliser le G20
Les uns titrent sur la «guerre froide» au G20. Les autres sur l’isolement d’Obama et de Hollande face à l’axe russo-chinois. Vrai? Faux? Bien malin ceux qui peuvent l’affirmer car les chefs d’Etat ou de gouvernement viennent juste d’entamer leurs débats. Patrick Chappatte, notre dessinateur, avait lui pris les devants, comme vient de le remarquer fort justement Presseurop (LT)
■ 17h45: Ban Ki-Moon en direct (ou presque)
Le secrétaire général de l’ONU a donné, avant de rejoindre le salon princier du sommet, un entretien audio à la radio des Nations unies pour expliquer les enjeux du sommet. A écouter ici en anglais. (LT)
■ 17h25: Salle somptueuse, soirée musicale
La première session de travail réunissant les dix-neuf chefs d’Etat et de gouvernement, les présidents de la Commission et du Conseil européens et les dirigeants d’organisations internationales a débuté au palais Constantine, la résidence d’été de Pierre le Grand construit au début du XVIIIe siècle sur l’île de Strelna. Elle sera consacrée à l’économie mondiale. Pour la suite, les organisateurs russes ont prévu un spectacle de jets d’eau musicaux. Des centaines de fontaines s’animeront sur fond de musique classique. Ce genre de spectacle attire chaque année des millions de visiteurs à Saint-Pétersbourg (R.E)
■16h52: L’appel du «fond du cœur» du pape François
Le site Atlantico nous révèle le contenu de la lettre adressée aux dirigeants du G20 par le pape François. Extraits: «Aux dirigeants présents, à chacun d’entre eux, je lance un appel du fond du cœur pour qu’ils aident à trouver des voies afin de surmonter les positions conflictuelles et qu’ils abandonnent la poursuite futile d’une solution militaire», a réclamé le pape, condamnant les «inutiles massacres». «Il faut qu’il y ait un engagement renouvelé à chercher, avec courage et détermination, une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation entre les parties, qui soit soutenue de manière unanime par la communauté internationale». Conclusion du chef de l’église catholique: «Que partout sur la terre s’élève avec force le cri de la paix!» (LT)
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■16h15: Brouille américano-brésilienne
La présidente brésilienne Dilma Rousseff a annulé le voyage de l’équipe qui devait préparer sa visite aux Etats-Unis le 23 octobre. Dilma Rousseff veut, selon sa porte-parole, une rétractation du gouvernement des Etats-Unis après les accusations selon lesquelles des communications de la présidente ont été interceptées par les services secrets américains. Il n’est pas encore confirmé que celle-ci rencontrera en bilatérale son homologue américain Barack Obama en marge du sommet. «Il n’y a encore rien de prévu mais il y a encore le temps d’ici à demain», vendredi, dernier jour du G20, a souligné sa porte-parole. (AFP)
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■ 16h00. Dîner du G20 sur la Syrie
On attendait de savoir quand. C’est décidé. Le président russe Vladimir Poutine vient de proposer que les Etats du G20 discutent pendant leur dîner de jeudi de la Syrie, acceptant ainsi de mettre officiellement à l’agenda du sommet le thème qui dominait déjà de facto. «Certains participants m’ont demandé de donner le temps et la possibilité de discuter d’autres sujets très urgents, en particulier la situation autour de la Syrie. Je suggère de le faire pendant le dîner», a dit Vladimir Poutine, fermement opposé à une intervention militaire en Syrie. (AFP)
■ 15h56. Les BRICS affichent leur front commun
La première réunion de travail des dirigeants du G20 va commencer mais les rapports de force se font déjà clairement sentir. Sur l’écran géant qui trône dans la salle de presse du sommet de Saint-Pétersbourg, des images repassent en boucle: celles du président russe Vladimir Poutine tout détendu accueillant le président chinois Xi Jinping (comme si les organisateurs voulaient montrer que l’axe Chine-Russie fonctionne à merveille), le premier ministre indien Manmohan Singh, la présidente brésilienne Dilma Rouseff et le président sud-africain Jacob Zuma. Les dirigeants de ces grands pays émergents connus sous l’acronyme BRICS se sont rencontrés jeudi après-midi à Saint-Pétersbourg en marge du Sommet du G20. Ils ont redit leurs préoccupations devant l’érosion de la valeur de leur monnaie respective depuis plusieurs mois, et imputent ce phénomène à la fin de la politique d’assouplissement monétaire aux Etats-Unis et en Europe et la fuite des capitaux vers ces pays. Les BRICS ont évoqué la création d’un fonds de solidarité de 100 milliards de dollars pour venir en aide aux pays en difficulté en raison d’une volatilité incontrôlée de leur monnaie. (R.E)
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■ 15h45. François Hollande compte sur l’unité des Européens
«Nous devons tout faire pour qu’il y ait des solutions politiques» a insisté François Hollande à l’issue de ses premiers entretiens bilatéraux à Saint-Pétersbourg. Son souhait? «Que la condamnation que nous portons par rapport à l’attaque chimique qui a été portée par le régime (de Damas) puisse être également manifestée par l’ensemble des Européens». […] Il y a déjà un large consensus sur le plan européen pour dire qu’une attaque chimique est inacceptable. Pour François Hollande, le plus important est surtout que, lors de ce sommet du G20, «les Européens soient ensemble sur la même position de condamner l’utilisation des armes chimiques et de condamner le régime qui les a utilisées» (AFP)
■15h10. La Chine dit aussi non aux frappes
Une solution politique est «la seule voie» possible pour parvenir à résoudre le conflit syrien, a déclaré jeudi un porte-parole de la délégation chinoise au G20, Qin Gang. «La situation actuelle montre que la solution politique est la seule voie» possible pour résoudre la crise (AFP)
■ 14h44: L’obstacle Edward Snowden
Barack Obama perdrait son temps s’il devait demander à la Russie de remettre lui Edward Snowden. «Les Etats-Unis ont probablement raison de demander son extradition, mais Moscou n’a aucune intention de le remettre», a déclaré Vladimir Poutine mercredi lors d’une interview télévisée, avant la poignée de mains protocolaire avec le président américain. La question refait du bruit au centre de presse du Sommet du G20 et selon certains journalistes russes, elle ferait l’objet de nouvelles négociations entre diplomates de deux pays. Le président russe avait auparavant esquivé la question en disant qu’il n’y a pas d’accord d’extradition entre Moscou et Washington. «Les Etats-Unis ont refusé de signer un tel traité avec nous. Et ils ne nous remettent pas des criminels et des trafiquants lorsqu’on leur demande» avait-il déclaré. Quand à Edward Snowden? «C’est un type bizarre qui s’est égaré dans une vie plutôt compliquée», avait jugé le président russe. (R.E)
A lire aussi: 12h55: Le pape écrit à Poutine, 11h50: La Russie? Répondez aux questions
■ 14h10: L’UE plaide pour une solution politique à la crise Syrienne
L’Union européenne n’est pas favorable à une intervention militaire en Syrie. En tout cas, pas au stade actuel et avant la publication rapide d’un premier rapport des inspecteurs de l’ONU. «Les crimes commis le 21 août en Syrie, provoquant la mort de plusieurs centaines de la population civile, ne doivent pas être tolérés» a expliqué, en plus de remarques sur l’économie mondiale, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy avant l’ouverture officielle du sommet de Saint-Pétersbourg. «La Cour pénale internationale doit s’en saisir, mener une enquête et juger les responsables pour leurs actes.» a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter: «Il n’y a pas de solution militaire et c’est seulement un processus politique qui permettra de résoudre la situation. Trop de vies ont déjà été perdues.»
Herman van Rompuy a rappelé que pour l’heure, un seul Etat européen (la France) serait prêt à participer à une action militaire contre la Syrie. «Il est important que nous agissions collectivement; il y va de la crédibilité de l’Union européenne» a complété l’ancien premier ministre belge qui demande aussi la tenue d’une nouvelle conférence de Genève sur la Syrie. (R.E)
■ 12h55. Obama, Cameron et Hollande arrivent, le Pape écrit à Poutine
Le Boeing 747 «Air Force One» transportant Barack Obama s’est posé sur la piste de l’aéroport de Saint-Pétersbourg peu après 12h en provenance de Stockholm. La poignée de main avec Vladimir Poutine est prévue aux alentours de 14h30. François Hollande a, de son côté, communiqué l’agenda de ses rencontres. Le président russe, hôte du G20, vient-on d’apprendre, a par ailleurs reçu une lettre du pape François pour une solution de paix en Syrie. (LT, avec AFP)
A lire aussi: 11h15: Obama voulait bouder sa «datcha» russe, 10h25: Place à Rambollande
■ 12h15. Le G20, des résultats passés au crible
Un bon chiffre pour commencer: selon l’un des forums d’organisations non gouvernementales habitué à suivre de près le G20, les dirigeants mondiaux réunis ce jeudi et vendredi en Russie ont rempli à 78% leurs engagements pris en 2012 à Los Cabos, au Mexique. En Suisse, l’économiste Jean-Pierre Lehmann y va de son commentaire. Le bal des conférences de presse commence par ailleurs. Celle de José-Manuel Barroso et de Herman Van Rompuy, pour l’Union européenne, est retransmise en direct à 12h30. (LT)
■ 11h50. La Russie? Répondez aux questions.
Amusante initiative du Guardian pour tester vos connaissances «russes» alors que Saint-Pétersbourg vit au rythme du G20. Un quiz géographique et historique. La meilleure question: «Vladimir Poutine est célèbre pour certains coups d’éclats ayant terni sa réputation. Lequel n’est pas de lui: 1) La découverte d’une ancienne poterie en plongée sous-marine 2) S’est attribué un rôle dans la pièce de théâtre «Oncle Vania» pour remplacer un acteur au pied levé 3) A sauvé de façon héroïque une équipe de TV attaquée par un tigre de Sibérie 4) A réussi à attraper un ours blanc au collet. Alors? (LT)
■ 11h15. Obama aurait voulu bouder sa «datcha» russe
Un incident diplomatique a été évité de justesse la nuit dernière lorsque l’ambassade américaine à Moscou a fait savoir que le président Obama – attendu ce jeudi en fin de matinée après son entrevue avec le roi et la Reine de Suède à Stockholm – ne passerait sans doute pas la nuit de jeudi à vendredi sur l’île de Strelna, qui accueille le Sommet du G20. Pour l’occasion, la présidence russe a fait construire une trentaine de maisons individuelles destinées à héberger les chefs d’Etat. De longs conciliabules auraient été nécessaires pour convaincre les Américains de changer d’avis.
Cet incident fait un peu penser au Sommet du G8 en 2003 à Evian en France. Les Etats-Unis étaient alors sur un pied de guerre en Irak et le président français d’alors, un certain Jacques Chirac, y était résolument opposé. Le président américain George Bush n’était resté sur place que 24 heures, après avoir atterri à Genève. (R.E)
■ 10h25. Après «Pépère», place à «Rambollande»
La guerre de mots et de surnoms commence au G20. Suggestion décelée sur Twitter (@contrepoints): «Rambollande», pour décrire l’interventionnisme du président Français qui, après l’opération au Mali, défend l’idée de frappes en Syrie. (LT)
■ 10h15. Et si le G20 parlait d’économie?
Fiscalité des multinationales, lutte contre les paradis fiscaux, prévisions… l’OCDE donne presque l’impression, en ce début de G20, d’être la seule organisation à parler de l’agenda officiel, largement économique. A preuve: ce nouveau site Internet www.oecd.org/g20 qui met en avant son implication. Il contient également des informations sur les pays membres et les parties prenantes de l’OCDE et du G20 ainsi que des aperçus statistiques, des réunions, des sujets abordés et des rapports. (LT)
A lire: 08h45: Insomnies syriennes, 07h45: Australie, la grande absente
■ 10h00: Poignées de main et rendez-vous bilatéraux
Les photographes ont commencé leur traque. Objectif: déceler les visages fermés qui trahissent la méfiance, ou immortaliser au contraire les poignées de main supposées illustrer la convergence du G20 et des dirigeants mondiaux réunis à Saint-Pétersbourg. Barack Obama, en provenance de Suède, doit atterrir vers 12h00 Un rendez-vous bilatéral est déjà fixé pour vendredi avec François Hollande qui, de son coté, doit parler en tête à tête avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping devait, elle, avoir lieu ce jeudi matin. Aucun tête-à-tête Poutine-Obama n’est prévu, le président américain ayant annoncé à l’avance qu’il renonçait à une telle entrevue. La fameuse poignée de main officielle entre les deux hommes est néanmoins attendue vers 14h30. (LT, avec AFP)
■ 08h45. Insomnies Syriennes avant le sommet
Dans la presse ce matin: A François Hollande, maintenant, de convaincre ses pairs Chefs d’Etat ou de gouvernement, au sommet du G20. Cette nuit, le premier ministre Français Jean-Marc Ayrault a, côté français, testé les limites de la campagne menée pour justifier les frappes en Syrie. Libération raconte le débat parlementaire qui s’est prolongé tard dans la nuit en France, à l’Assemblée nationale et au Sénat. «Le ton est cérémonieux. Le visage grave. Les mots «agonie», «Cadavres d’enfants», «mort silencieuse», «drame», «terreur» s’enchaînent dans un flot qui laisse l’assemblée muette»… raconte Libération. Puis très vite, la bataille politique reprend ses droits. «Des bancs de la droite fusent des apostrophes, on évoque pêle-mêle la guerre contre l’Irak. On crie «quelles preuves, quelles preuves»?» Le débat se finit sans vote, comme le voulait le gouvernement. Mais d’unanimité, point. S’il faut partir en guerre, ce sera sur fond de divisions: «Hollande donne un sentiment de grande confusion sur la Syrie» rapporte, dans Le Figaro , le patron de l’UMP et figure de l’opposition Jean-François Copé.
On l’aura compris: l’engagement en Syrie ne sera pas de tout repos sur le plan politique. Le Wall Street Journal donne le ton outre-atlantique en accordant une large place à la résolution pro-frappes votée mercredi soir par la Commission des Affaires étrangères du Sénat par 10 voix contre 7. Là encore, le quotidien des affaires analyse le vote: «Monsieur Obama et ses alliés devront disséquer le malaise des parlementaires qui s’inquiètent de voir les Etats-Unis se retrouver isolés». On est en plein dans la thématique du G20 où l’hôte de la Maison Blanche est attendu ce matin après une entrevue avec le roi et la reine de Suède à Stockholm. Disséquer: c’est bien le mot. Sur les sept sénateurs opposés aux frappes, deux sont démocrates. D’où l’importance, d’ici le vote attendu au Congrès le 9 septembre, de démontrer l’importance stratégique d’une attaque pour asséner une leçon militaire au régime syrien: «Comme M. Assad, le Pentagone veut profiter de ce délai pour prendre avantage et mieux identifier les cibles potentielles» poursuit le quotidien.
Le Financial Times , d’ordinaire focalisé sur les G20 et l’économie mondiale, est lui aussi passé ce jeudi en mode «Syrie». Son titre: «Les parlementaires français reprochent au gouvernement de M. Hollande d’être isolés». Le quotidien de la «City» parle de débat «amer» à Paris et ravive la flamme sur le thème «La France, otage des Etats-Unis». Intéressante analyse alors que le Royaume-Uni, d’ordinaire pressé de suivre Washington, ne le fera pas cette fois en raison de l’opposition de la Chambre des communes. L’éditorialiste Edward Luce va plus loin en avertissant: «La plupart des étrangers estiment que Barack Obama obtiendra confortablement son vote d’autorisation au Congrès la semaine prochaine. Beaucoup, à Washington, sont très loin de cet avis. A la chambre des représentants, Il perdrait aujourd’hui ce vote». Et l’économie mondiale dans tout ça? Et la fiscalité des multinationales sur laquelle les dirigeants du G20 semblent d’accord pour s’entendre? Elle a presque disparu. Sauf dans les chiffres: le Financial Times, sur la base des indicateurs boursiers asiatiques de ce début de semaine, juge que les économies émergentes «sont déboussolées»: «Les marchés sont en quête de direction» estime le quotidien. Cela pourrait aussi donner un titre à ce G20 sous tension, dans l’ancienne capitale tsariste. (R.W.)
A lire aussi: 19h30 mercredi: Mexique et espionnage, 19h15: En finir avec l’évasion fiscale
■ 07h45. Australie, la grande absente du G20
C’est une première depuis la création du G20 en 2008. L’un de ses membres, l’Australie, n’est pas représenté par son chef de gouvernement. Le pays est appelé aux urnes samedi et son premier ministre, le travailliste Kevin Rudd, se trouve en difficulté face au candidat conservateur Tony Abbott. Les sondages créditent ce dernier de 53% des suffrages, suffisant pour former une majorité parlementaire.
L’Australie est tout de même représentée par son ministre des Affaires étrangères Bon Carr. Une présence nécessaire dans la mesure où c’est l’Australie qui succédera la Russie à la présidence du G20 et accueillera le prochain sommet à Brisbane les 15 et 16 novembre 2014. (Ram Etwareea)
Le premier ministre britannique David Cameron entend pour sa part dénoncer l’homophobie en Russie. Lire notre article.
Mercredi 4 SEPTEMBRE 2013
■19h30. Le président mexicain entend évoquer le scandale de l’espionnage
Le président mexicain Enrique Peña Nieto a indiqué mercredi, en route vers le sommet du G20 en Russie, qu’il entendait lors de cette réunion évoquer avec Barack Obama la question du supposé espionnage du Mexique par les Etats-Unis.
«Il y aura sûrement lors du G20 l’occasion éventuelle d’un contact, bien qu’informel, avec le président des Etats-Unis précisément pour exposer très clairement notre position», a dit le président mexicain à des journalistes l’accompagnant durant une escale au Canada de son vol vers Saint-Pétersbourg, selon un enregistrement diffusé par la radio MVS.
«S’il est prouvé qu’il y a eu utilisation de moyens d’espionnage, évidemment cela n’est pas permis et c’est une activité illégale», a souligné Peña Nieto. (LT)
■19h15. «L’occasion du siècle d’en finir avec l’évasion fiscale»
«Des moments comme celui-ci, il y en a une fois par siècle». Devant la presse, Pascal Saint-Amans renchérit, après sa satisfaction exposée dans l’après-midi., En charge des questions fiscales pour le compte de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), ce dernier assure que son institution est «capable d’avoir le soutien de l’instance politique de facto la plus puissante du monde» sur deux chantiers majeurs: imposer l’échange automatique de données fiscales entre les administrations des différents pays comme nouveau dénominateur commun et combattre l’évitement fiscal des entreprises.
Le G20 pourrait s’inspirer des règles adoptées par les Etats-Unis en matière d’échanges de données fiscales, regroupées dans l’accord FATCA ou «loi sur l’acquittement des obligations fiscales relatives aux comptes à l’étranger». Cette loi oblige les banques étrangères à livrer des informations sur leurs clients imposables aux Etats-Unis, sous peine de sanctions financières. «Nous espérons progresser au G20 vers l’adoption d’une règle commune inspirée de FATCA», a indiqué mercredi sur son blog la sous-secrétaire américaine au Trésor Lael Brainard. Deux organisations, Oxfam et Global Financial Integrity, ont rendu des rapports pour le sommet.
Pascal Saint-Amans a toutefois reconnu que les chefs d’Etat et de gouvernement des principales économies mondiales ne s’engageraient vraisemblablement pas sur un calendrier pour le passage à l’échange automatique. «Il n’y aura pas de deadline, peut-être des engagements à aller vite», a-t-il ajouté. Une différence cruciale pour la Suisse qui, comme le Luxembourg et l’Autriche au sein de l’Union européenne, continue de refuser la levée totale de son secret bancaire tant qu’une égalité de traitement ne sera pas en place au niveau international, notamment avec les centres financiers asiatiques. (LT, avec AFP)
A lire aussi: 17h10: Le G20 est-il mort?, 16h40: Barack Obama parle de «barbarie».
■ 18h00. L’Argentine dit «non» aux frappes
A peine descendue de l’avion à Saint-Pétersbourg, la présidente Argentine a réitéré son opposition à l’utilisation de la force contre le régime de Bachar el-Assad. «Personne, absolument personne ne veut la guerre, et nous ne croyons pas qu’on règle les problèmes des morts avec plus de morts», a déclaré Cristina Kirchner à la veille du sommet des chefs d’Etat du G20. Définissant l’option militaire comme une «incohérence totale», Cristina Kirchner juge qu’il faut parler de ce sujet «de manière civilisée, sans positions idéologiques, parce que la mort n’a pas d’idéologie». (LT, avec AFP)
■17h30. Shadow banking: zoom sur la «finance de l’ombre»
Alors que la fiscalité des individus et des entreprises réunit un large consensus au G20, un autre champ, peu connu, sera également traité lors du sommet. Il s’agit de la finance de l’ombre, plus connue sous son acronyme anglais de «shadow banking», un terme principalement utilisé pour décrire le système de financement et d’intermédiation non bancaire de l’économie ayant précédé la crise financière de 2008 et caractérisé par des risques importants (accumulation de levier, structures de financement opaques, risques de désengagements massifs brutaux). Le «shadow banking» fera l’objet d’une résolution à l’issue du G20, confirme un fonctionnaire de la Commission européenne. Laquelle estime, dans un rapport publié mercredi, que ce secteur a brassé 51 000 milliards d’euros en 2011. Soit entre 25 et 30% de l’ensemble du secteur financier mondial ou 50% des placements (assets) dans les banques. (Ram Etwareea)
A lire aussi: 16h30: La présidence russe s’en prend aux Etats-Unis: 16h40: Barack Obama à Stockholm. Notre article: La «finance de l’ombre» sous la loupe du G20
■ 17h10. Débat sur la Toile: le G20 est-il mort?
Le tweet de la journée? Jacques Attali (@jattali), auteur à succès, spécialiste de la microfinance et vétéran des sommets du G7 aux côtés du président français François Mitterrand: «Le G20 qui se réunit demain reste une instance vaine et même nuisible. Il faut attribuer un vrai pouvoir de coordination monétaire au FMI.» (LT)
■ 16h40. A Stockholm, Barack Obama appelle à répondre à la «barbarie»
Le président des Etats-Unis Barack Obama a affirmé mercredi à Stockholm que la «crédibilité» de la communauté internationale était engagée en Syrie et qu’elle ne devait pas rester «silencieuse» face à la «barbarie» dans ce pays.
«Nous avons bien sûr discuté de la violence épouvantable qui est infligée aux Syriens par le régime de Bachar el-Assad, dont le recours effroyable à des armes chimiques il y a deux semaines», a déclaré Barack Obama lors d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement suédois Fredrik Reinfeldt à Stockholm.
«Le premier ministre et moi-même sommes d’accord sur le fait que face à une telle barbarie, la communauté internationale ne peut pas être silencieuse», a ajouté M. Obama, pour qui «ne pas réagir à cette attaque ne ferait qu’augmenter le risque d’attaques supplémentaires et que d’autres pays utilisent ces armes».
«Ce n’est pas ma crédibilité qui est en cause. La crédibilité de la communauté internationale est en cause, et la crédibilité des Etats-Unis et du Congrès est en cause», a insisté le président américain. (AFP)
Et pour ceux qui désirent suivre le sommet pas à pas, voici l’agenda de Barack Obama.
A lire aussi: 14h45: La Russie change de ton; 13h00: Premières arrivées
■16h30. La présidence russe s’en prend aux Etats-Unis à propos du FMI
Franchement hostile. Le porte-parole de la présidence russe a accusé ce mercredi les Etats-Unis d’être responsables de la panne des réformes au sein du Fonds monétaire international (FMI). «Le G20 a décidé d’un nouveau partage de quotas des droits de vote ainsi qu’une réallocation des sièges au comité directeur de l’organisation en 2010, a-t-il déclaré. S’il ne s’est rien passé depuis, c’est que les Etats-Unis n’ont pas encore ratifié le changement. Ils disposent d’un droit de veto. Résultat: la communauté internationale n’a aucun moyen d’agir.»
«C’est un fait et il n’y a aucun mal à relever qu’un seul pays arrive à bloquer le changement, a poursuivi le porte-parole. Nous ne pouvons pas accepter cela.» Les réformes de l’architecture financière mondiale sont à l’agenda des dirigeants mondiaux lors de leurs premiers entretiens jeudi à Saint-Pétersbourg (Ram Etwareea)
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■ 15h40. Selon l’OCDE, la Suisse ne doit pas craindre l’exode des multinationales
Le chef de la division «Fiscalité» de l’OCDE ne cache pas sa joie ce mercredi après-midi au sommet de Saint-Pétersbourg. Avant même l’arrivée dans la ville de tous les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres du G20, Pascal Saint-Amans a confirmé à la presse que son plan d’action sur la fiscalité des entreprises sera définitivement adopté par les dirigeants mondiaux jeudi soir. Il avait déjà été adoubé par les ministres des Finances du G20, en juillet lors d’une réunion à Moscou où la Suisse était représentée. L’idée est simple: éviter que les multinationales échappent au fisc en toute légalité en transférant leurs bénéfices vers des régimes fiscaux avantageux.
«Une fois adopté, nous retrousserons nos manches et préparerons les instruments aux Etats pour qu’ils mettent fin à la concurrence fiscale toxique. Après ce sera au tour de l’industrie financière de s’adapter aux nouvelles règles», a expliqué le haut fonctionnaire de l’OCDE. Selon lui, tout sera en ordre de marche d’ici à 2015-2016. Une échéance réaliste? «C’est très ambitieux, mais ce sont les Etats qui l’ont voulu ainsi», répond-il.
«Il n’y a aucune raison que les multinationales installées en Suisse pour des raisons fiscales plient bagages», complète Pascal Saint-Amans. Selon lui, celles-ci paient déjà des impôts sur les activités menées en Suisse. Elles en paieront néanmoins plus là où elles génèrent leurs revenus. Les plus impactées seront en revanche les sociétés «boîtes aux lettres». (Ram Etwareea)
(A lire aussi: 14h45: La Russie change de ton. 13h00 Premières arrivées à Saint-Pétersbourg)
■ 14h45. La Russie change de ton et ouvre le débat sur la Syrie
La présidence russe a admis mercredi que la crise syrienne devienne le sujet dominant du G20 de Saint-Pétersbourg. «Ignorer ce sujet n’aurait pas de sens alors même que les principaux dirigeants mondiaux se retrouvent autour d’une même table», a expliqué un porte-parole lors d’un point de presse. Cette position marque un changement fondamental par rapport aux propos tenus officiellement jusqu’à présent.
«Le G20 est un forum économique et les risques que représente la Syrie, mais aussi l’Égypte, sur la croissance mondiale est un sujet de préoccupation, a-t-il encore ajouté. Cette crise commence aussi à déstabiliser les prix du pétrole. Par ailleurs, nous ne voulons pas non plus que l’usage des armes chimiques ou le terrorisme deviennent courants dans les conflits.»
Le porte-parole russe a aussi déclaré qu’il est faux de prétendre que le président Vladimir Poutine ne s’entend pas avec son homologue américain. «Les deux dirigeants étaient tombés d’accord sur la Syrie lors de leur dernière rencontre au sommet du G8 en Irlande du Nord.»
Dans un entretien mercredi à la chaîne de télévision Perviy Kanal, Vladimir Poutine a un peu fait bouger les lignes: «S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, par l’armée régulière (de Syrie), alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’ONU (...). Et elles doivent être convaincantes», a expliqué l’hôte du sommet. «Nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible», a-t-il ajouté, répondant au journaliste qu’il «n’excluait pas» de soutenir une action armée occidentale. (Ram Etwareea).
A lire aussi: 13h00 Premières arrivées à Saint-Pétersbourg. 12h30: L’Union européenne annonce sa position
■ 13h00. Premières arrivées à Saint-Pétersbourg
Les premiers chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que les dirigeants d’organisations internationales ont commencé à arriver. Parmi eux, le président sud-africain, Jacob Zuma, la présidente brésilienne, Dilma Roussef, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria. Le nouveau directeur de l’Organisation mondiale du commerce, le brésilien Roberto Azevêdo qui a pris ses fonctions dimanche dernier, est arrivé mardi soir.
Le président américain a, lui, atterri à Stockholm mercredi matin pour une visite en Suède. Il rejoindra ses homologues pour le sommet du G20 au palais Constantine sur l’île de Strelna jeudi matin. Tous les regards sont braqués sur sa rencontre avec son hôte Vladimir Poutine. Les relations entre les deux hommes sont tendues, plus particulièrement depuis que Moscou a accordé l’asile politique à Edward Snowden, recherché par la justice américaine. Les dirigeants européens sont, pour la plupart, attendus demain. Les sherpas, c’est-à-dire les négociateurs, sont déjà à pied d’œuvre depuis lundi et finalisent le communiqué final pour vendredi.
Une centaine de journalistes sont déjà sur place. Le centre de presse international fonctionnera à plein régime dès jeudi. Les organisateurs mettent un point d’honneur à leur faciliter la tâche. La plupart d’entre eux sont logés dans des hôtels à Saint-Pétersbourg. Le transfert, qui dure environ une heure, sur la Neva est organisé en bateaux-mouches rapides. «Les Russes sont rodés dans l’organisation de grandes manifestations», dit un journaliste italien vétéran et habitué de ces grandes manifestations, satisfait de l’accueil.
Le tout premier événement est prévu à 15h. L’OCDE organise une présentation de son projet de plan d’action sur la fiscalité des entreprises. Il s’agit de l’un des points forts du sommet et qui a déjà réuni un consensus parmi les pays. Ce sujet est d’un intérêt particulier pour la Suisse, qui accueille de nombreuses multinationales à cause de son régime fiscal favorable. (Ram Etwareea)
A noter: ce bon aperçu des relations entre l’Europe et le G20, mis en ligne par la délégation de la Commission européenne en France.
■ 12h30. L’Union européenne annonce sa position
José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy ont leur «feuille de route». Le président de la Commission européenne et celui du Conseil (l’instance représentant les 28 pays membres) entendent avant tout débattre au G20 d’économie, de croissance et d’évasion fiscale. Le titre du communiqué de presse diffusé par Bruxelles est éloquent: «Des efforts globaux pour restaurer une confiance globale».
■ 12h00. Le FMI met l’accent sur la vulnérabilité des émergents
Le Fonds monétaire international (FMI) appelle les économies avancées à une action concertée pour limiter les risques associés au resserrement de la politique monétaire américaine, notamment pour les pays émergents, qu’il juge particulièrement vulnérables.
Dans une note préparée en vue du sommet du Groupe des 20 à Saint-Pétersbourg, le FMI souligne que les pays développés auront un rôle de plus en plus déterminant pour la croissance mondiale et leur conseille de prendre des mesures de relance.
Les économies émergentes sont particulièrement vulnérables au resserrement monétaire et le FMI recommande aux responsables des politiques monétaires des économies avancées d’être prêts à faire face à une instabilité financière grandissante.
«Les responsables politiques devraient permettre aux taux de change de réagir à l’évolution des éléments fondamentaux (de l’économie mondiale), mais pourraient avoir à faire attention aux risques d’ajustement désordonné, y compris via une intervention pour apaiser une volatilité excessive», dit le FMI.
La Réserve fédérale américaine pourrait commencer à réduire ses injections de liquidités dès ce mois-ci, note le FMI. La banque centrale américaine tient sa prochaine réunion monétaire les 17 et 18 septembre.
Le Fonds ajoute avoir révisé à la baisse ses projections à court terme pour les principales économies émergentes mais, compte tenu d’une accélération de la reprise dans les économies avancées, il s’attend toujours à une hausse de la croissance mondiale en 2014 par rapport à cette année. (ATS)
■ 11h00. Le G20 pourra-t-il tenir son agenda?
«Quelques-uns des dirigeants du G20 espèrent quand même trouver une façon d’aborder le soudain revers de fortune des économies émergentes.» Le «Wall Street Journal» résume bien, ce mercredi, l’impression générale: difficile, dans le contexte du duel américano-russe sur la Syrie et des consultations parlementaires en cours aux Etats-Unis et en France sur une riposte armée, de s’en tenir strictement à l’agenda fixé pour le sommet de Saint-Pétersbourg. Le «Wall Street Journal» cite un proche de la présidente brésilienne, Dilma Roussef, selon lequel cette dernière «espère que la réunion accouchera d’un accord sur les conséquences du changement annoncé de politique monétaire de la part de la Réserve fédérale américaine».
«Les Echos», sans aborder directement la question de l’agenda du G20, posent la même question. Dans un éditorial, le quotidien économique français suggère de prendre garde à «l’été indien» et s’appuie pour cela sur les dernières perspectives de l’OCDE publiées mardi 3 septembre. «L’économie mondiale paraît flotter en apesanteur […] Les experts de l’OCDE ont l’air de ne pas vraiment y croire, écrit l’éditorialiste Jean-Marc Vittori. C’est en quelque sorte l’été indien partout… Sauf en Inde et dans les pays qui ont besoin de capitaux étrangers pour financer leurs déficits extérieurs.»
Comment dès lors accoucher de décisions consensuelles sur l’économie mondiale en dépit des affrontements sur la Syrie? L’économiste français Michel Aglietta, toujours dans «Les Echos», propose un champ d’action: relancer la coopération monétaire dans le monde. «Le FMI doit redevenir l’instance monétaire centrale de la planète», écrit ce dernier, qui revient sur un sujet politiquement très sensible: «la fusion des quotes-parts et des droits de vote des pays de la zone euro». «L’union bancaire va conduire à une intégration forte, poursuit-il. Faire cette fusion, c’est donner un poids agrégé considérable à la zone euro».
Le problème est qu’en matière économique aussi, un fossé se fait jour. Il est bien résumé en page 2 du «Financial Times», qui insiste sur le fait que les économies du G7 sont en train de «reprendre l’initiative». «Revoici les économies développées qui repartent, alors que les perspectives de croissance à court terme des pays émergents s’amenuisent», cite le quotidien britannique de la finance, là encore en s’appuyant sur les perspectives de l’OCDE.
Obstacle syrien, fossé économique: comment surmonter ce parcours semé d’embûches? Rares sont les commentateurs à prédire un succès à l’issue de ce G20 qui, dans les journaux de mercredi, paraît presque ne pas avoir lieu. A moins que… Un coup d’œil sur la page éditoriale du «Wall Street Journal» bute sur un titre à coup sûr consacré à la réunion des grands de ce monde: «Il était une fois des géants». On se plonge dans l’article. Pour aussitôt réaliser que le G20 n’en est pas le sujet. Les géants en question, dépassés selon l’éditorial du quotidien des affaires américain, sont Microsoft et Nokia. (LT)
■ 07h45. Entretiens d’Obama avec Hollande et Xi en marge du G20
Le président américain Barack Obama s’entretiendra en tête-à-tête avec ses homologues français François Hollande et chinois Xi Jinping en marge du G20 en fin de semaine, a annoncé mercredi un responsable de la Maison-Blanche.
Une rencontre bilatérale n’est en revanche pas prévue entre M. Obama et le président russe Vladimir Poutine lors de ce sommet à Saint-Pétersbourg, jeudi et vendredi, a expliqué ce responsable sous couvert de l’anonymat, tout en estimant que ces deux dirigeants devraient se parler de manière informelle. (AFP)
■ 07h40. La 5e édition du G20 peut commencer
Des dizaines d’ouvriers ont travaillé jusqu’à tard dans la nuit pour terminer les derniers aménagements. Les sherpas – représentants des chefs d’Etat et de gouvernement – sont déjà à Saint-Pétersbourg depuis lundi et travaillent sur le communiqué final qui sera signé vendredi après-midi. Les organisateurs ont mis les bouchées doubles pour faciliter l’arrivée des délégués et leur déplacement en ville. La sécurité est prise très au sérieux et des centaines d’officiers de police et des renseignements sont affectés à cette tâche. Selon le «Moscow Times» de ce mercredi, Moscou a consenti 60 millions de dollars pour accueillir le G20.
Le sommet a lieu dans la petite île de Strelna, un district de Saint-Pétersbourg, située dans le golfe de Finlande, là où se croisent les rivières Strelko et Kikenka. Surnommé le «Versailles russe», le lieu est surtout connu pour ses châteaux construits au XVIIIe siècle, dont le palais de Constantine (1720) était l’une des résidences secondaires de Pierre le Grand. Depuis 1990, il est protégé par l’Unesco.
Outre les 19 Etats et l’Union européenne représentés par le président de la Commission, José Manuel Barroso, et celui du Conseil, Herman van Rompuy, six autres pays seront présents à titre d’invités: Brunei, en tant que président de l’Asean, l’Ethiopie, représentant d’Afrique, l’Espagne (qui est devenue un invité permanent), le Kazakhstan, le Sénégal, qui tient la présidence de Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, et Singapour. Pour services rendus à la Russie dans son conflit avec la Géorgie, la Suisse a été invitée dans les travaux préparatoires du G20. De nombreuses organisations (Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation internationale du travail, Organisation mondiale du commerce, OCDE) seront aussi présentes.
Les chefs d’Etat et de gouvernement arriveront jeudi et la première réunion est prévue à 11h. Tous les regards seront braqués sur l’accueil que fera le président russe à son homologue américain, Barack Obama. Ce dernier devait effectuer une visite d’Etat en Russie en marge du sommet. Mais il l’a annulée en raison, notamment, de la décision russe d’accorder l’asile à l’Américain Edward Snowden, accusé d’avoir dévoilé des secrets d’Etat et recherché par la justice américaine pour trahison.
Officiellement, le sommet de Saint-Pétersbourg sera consacré à l’économie. Dans une lettre aux délégués, le président russe Vladimir Poutine invite ses homologues à se pencher sur les mesures pour stimuler la croissance et créer des emplois. Il est impératif, selon lui, de gagner la confiance des marchés et accroître les investissements pour consolider la reprise naissante dans les pays industrialisés. La situation des pays émergents, dont les monnaies déprécient fortement vis-à-vis de grandes devises, va également préoccuper les dirigeants mondiaux.
Après avoir maintenu que le G20 ne discutera pas de la crise syrienne, la présidence russe se montre désormais plus souple. Selon Yuri Ushakov, conseiller du président Poutine en Affaires étrangères, l’agenda pourrait être ajusté. Alors que les Etats-Unis, la France et d’autres pays alliés se disent prêts pour une intervention militaire en Syrie, la Russie maintient son soutien au régime de Bachar el-Assad. «Le G20 ne peut se substituer au Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré Yuri Ushakov. Il ne peut décider d’une intervention militaire, mais c’est une bonne plateforme pour en débattre.» (Ram Etwareea)