Les affres de Credit Suisse à la lumière des théories d’Adam Smith et de Milton Friedman
Figures de référence du libéralisme, le philosophe écossais et l’économiste américain étaient conscients du rôle spécifique des banques dans l’économie. Au point de mettre un peu d’eau dans leur dogme du laisser-faire
Comment Adam Smith et Milton Friedman auraient-ils accueilli l’effondrement, puis le rachat précipité de Credit Suisse en mars? Cette nouvelle crise bancaire, et l’intervention étatique qu’elle a entraînée, hantera longtemps la mémoire collective helvétique et interroge les limites du libéralisme dans la finance. Convoquer les pères spirituels de cette doctrine jette une lumière crue sur les rouages immuables qui conduisent un établissement bancaire au bord de la faillite, sur les leçons que l’économie en tire et sur celles qu’elle s’obstine à ne pas vouloir appliquer.
En cherchant à sonder l’esprit de l’auteur de La Richesse des nations au XVIIIe siècle et celui du père du mouvement néoclassique au XXe siècle, il est possible d’assurer que le philosophe écossais et l’économiste américain n’auraient pas été surpris des affres vécues par l’établissement fondé en 1856 par l’entrepreneur zurichois Alfred Escher.