Ami Bordier, d’agent de change à banquier privé
Entré dans ce qui deviendra la banque Bordier en 1871, l'ancien ingénieur élargit ses activités et la pilote jusqu'en 1917
Cette semaine, «Le Temps» plonge dans l'histoire genevoise pour remonter aux sources de sa tradition bancaire privée.
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Dans la première moitié du XIXe siècle, le métier de banquier s’exerce en tant que profession libérale. Les clients fortunés de Genève ont leur banquier de famille, tout comme ils ont leur médecin de famille ou leur notaire. Les banques elles-mêmes ne comportent pas de guichet et n’emploient généralement que quelques commis. Des agents de change fournissent devises, lettres de change ou métaux précieux aux négociants et banquiers de la ville.
L’un d’eux, Jacques Reverdin, se met à son compte le 11 septembre 1844, après avoir été apprenti dans la maison de banque de Louis Pictet. Le financier, qui crée ce qui deviendra la bourse de Genève, développe ses affaires. Progressivement, son établissement traite de plus en plus d’emprunts publics et d’actions ou obligations de chemins de fer et de compagnies de gaz. La guerre de 1870 provoque un afflux de capitaux français vers Genève, proche de la frontière et neutre. C’est le début d’une ère de dix ans de prospérité pour la place genevoise.