Or, au moment où la Finma rangeait son dossier, le prestataire de services financiers Aduno portait plainte pour gestion déloyale contre celui qui officiait également comme son président du conseil d’administration et dont Raiffeisen détient 25,5%. Ce n’est que fin février qu’est révélée cette initiative par la justice zurichoise. Le Ministère public annonce alors enquêter contre l’ex-banquier saint-gallois de 61 ans et procède à des perquisitions. La banque Raiffeisen s’associe à la plainte d’Aduno.
«Manquements graves»
Le 1er mars, Pierin Vincenz est mis en détention provisoire, de même qu’un autre ancien membre du conseil d’administration d’Aduno. Il y reste jusqu’à la mi-juin. Entre-temps, le président du conseil d’administration de Raiffeisen démissionne, laissant sa place à son vice-président Pascal Gantenbein. En juin, la Finma rend les conclusions de son autre enquête, celle sur Raiffeisen, et révèle des «manquements graves» du conseil d’administration dont elle préconise le renouvellement complet. Enfin, en juillet, c’est au tour du remplaçant et ancien bras droit de Pierin Vincenz, Patrik Gisel, de jeter l’éponge.
L’enquête interne de Raiffeisen et celle de la justice zurichoise sont encore en cours. Le soupçon principal qui pèse sur l’ancien directeur général, qui a mené la transformation de la banque entre 1998 et 2015, est d’avoir pris des participations dans des entreprises avant que sa banque fasse de même.