La Chine fait toujours rêver les hommes d’affaires. Les secousses enregistrées cet été sur les marchés financiers et les inquiétudes qui entourent la capacité de la deuxième économie mondiale à générer de la croissance n’y ont rien changé.

Vendredi, tout le gratin de la Genève financière s’est ainsi pressé à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) pour une table ronde sur «les synergies sino-suisses dans le trade finance». A commencer par le conseiller d’Etat chargé de l’économie, Pierre Maudet.

L’omniprésent magistrat a fait de l’œil aux banques chinoises, rappelant tous les avantages de sa République championne du monde dans le financement du négoce. Les espoirs semblent toutefois s’être légèrement estompés depuis que China Construction Bank a préféré prendre ses quartiers à Zurich plutôt qu’à Genève en début d’année. Et des signes ne trompent pas, comme celui de voir le magistrat quitter la salle avant même que l’ambassadrice de Chine n’ait conclu son discours.

Passons. La table ronde n’aura de toute manière réservé aucune annonce fracassante. Il faudra attendre encore pour espérer revoir un établissement chinois – Bank of China avait brièvement tenté l’aventure en 2008 – s’installer au bout du Léman. Même si dans les couloirs on assurait que voir des banquiers chinois faire le déplacement à Genève pour une conférence était déjà une victoire en soi.

Les plus optimistes auront encore été rassurés par les propos de l’ambassadrice, qui a rapporté qu’à sa connaissance d’autres banques chinoises avaient manifesté leur intérêt pour venir s’installer en Suisse. Reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’elles ne choisissent pas, à leur tour, les bords de la Limmat plutôt que ceux du Léman.