La Banque Cantonale de Genève (BCGE) a publié un bénéfice net en baisse au premier semestre 2016. Il s’est inscrit à 42,71 millions de francs contre 45,26 millions sur la même période un an plus tôt. Le résultat opérationnel est quant à lui passé de 60,81 à 53,36 millions de francs.

Rien de grave toutefois pour le directeur de l’établissement Blaise Goetschin. «La vente de notre participation au capital de Swisscanto (2,33%) avait représenté un élément exceptionnel dans nos résultats du premier semestre 2015, a-t-il rappelé lors d’une conférence de presse mardi matin. Si bien qu’en réalité, nos revenus sont à nouveau orientés à la hausse cette année.»

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Blaise Goetschin en a profité pour souligner que trois nouveaux paliers avaient été franchis durant les six premiers mois de l’année: les crédits aux entreprises et aux particuliers ont dépassé les 14 milliards de francs, la masse sous gestion de la clientèle institutionnelle a atteint 10 milliards (contre 12,5 milliards pour la clientèle privée) et la capitalisation boursière un milliard.

Le directeur de la BCGE s’est surtout félicité d’une hausse de 4% de la marge nette sur les opérations d’intérêt; des opérations qui ont progressé de 96,5 millions à 100,4 millions de francs sur un an. «C’est une très bonne performance étant donné la situation actuelle», a-t-il précisé faisant allusion aux taux d’intérêt négatifs instaurés par la BNS fin 2014.

«Un challenge de tous les jours»

Blaise Goetschin a rappelé à ce titre que sa banque, depuis le 1er janvier 2016, n’appliquait des taux d’intérêt négatifs, en général, qu’aux seuls clients disposant d’un montant supérieur à 5 millions de francs sur leur compte. Contre 10 millions auparavant. Evoquant une «répression financière» il n’a pas exclu de les répliquer un jour, comme l’a également évoqué le directeur de la banque Migros dans une interview accordée au Temps lundi, aux plus petits comptes.

«Même si nous avons réussi à protéger notre marge et nos clients fidèles jusqu’à présent, la situation actuelle représente un challenge de tous les jours pour les banques avec une érosion générale et inévitable des actifs au bilan, a-t-il expliqué. Or, si celle-ci devait perdurer voire s’aggraver, nous devrons nous interroger sur l’éventualité, par exemple, de faire passer les comptes de dépôts et d’épargne en territoire négatif.»

En attendant, les dirigeants de la BCGE – dont le canton (44,3%), la ville (7,4%) et les communes genevoises (20,9%) détiennent toujours la plus grande part du capital – ont une idée en tête pour faire face aux incertitudes: diversifier les lignes de métiers. Ils se sont ainsi réjouis de voir que les commissions (28%) et les revenus en devises étrangères (22%) prenaient une part importante au chiffre d’affaires.