Better lucky than smart
Planète finance
Entre la chance et le talent, qu’est-ce qui détermine vraiment le succès? Une étude scientifique apporte la réponse

Quels sont vos talents, comment les utilisez-vous et pour quel résultat final? Un modèle mathématique apporte des réponses et une conclusion simple: les individus les plus riches ne sont pas les plus talentueux, mais les plus chanceux.
Le modèle mis au point par Alessandro Pluchino, de l’Université de Catane (Italie), met en relation le talent d’un individu (ses connaissances, son intelligence, ses capacités, etc.) et les événements positifs et négatifs qu’il rencontre pendant sa carrière (les événements positifs pouvant être utilisés par les individus les plus talentueux pour accroître leur richesse).
La chance biaise la distribution de richesse
On sait que 20% de la population détient 80% du capital et 80% se partagent les 20% restants. Le talent n’y est pour rien, démontre Pluchino: le succès maximal ne coïncide jamais avec le talent maximal. La chance vient biaiser la distribution de richesse. Selon lui, les individus qui ont le plus de succès sont ceux qui ont rencontré le plus d’événements positifs et le moins d’événements négatifs au cours de leur carrière.
Son équipe a appliqué ses conclusions au financement de la recherche académique. L’argent est-il mieux dépensé s’il est réparti équitablement parmi tous les chercheurs, s’il est distribué au hasard, ou s’il privilégie les chercheurs les plus performants dans le passé? La première option donne les meilleurs résultats, devant celle qui attribue les fonds au hasard à 10% ou 20% des chercheurs. Car, dans ces scénarios, les scientifiques sont les plus aptes à exploiter les découvertes chanceuses qu’ils effectuent. Cela s’appelle la sérendipité, et c’est peut-être le talent le plus important, y compris dans la finance.