Faute d’avoir trouvé un successeur à son directeur général qui atteint la limite d’âge cette année, la Banque cantonale de Genève a décidé de prolonger le mandat de Blaise Goetschin, a annoncé l’établissement mardi lors de son assemblée générale. En poste depuis octobre 2000, le Vaudois, qui fêtera ses 65 ans en septembre prochain, restera à la tête de la banque jusqu’à ce qu’un remplaçant, ou une remplaçante, lui soit trouvé. Le processus de recherche a été lancé, mais il n’est «pas aisé et les candidats ne sont pas légion», a précisé le président Manuel Leuthold. L’assemblée s’est tenue à huis clos pour cause de covid, mais a été diffusée sur internet.

«La date de départ prévue du directeur général étant connue de longue date, il est surprenant que le conseil d’administration n’ait pas mieux anticipé le processus de recrutement», commente Vincent Kaufmann, directeur de la Fondation Ethos, qui milite pour des investissements responsables, joint à l’issue de l’assemblée générale.

Renouvellement au conseil d’administration

La BCGE a également annoncé que l’ancienne conseillère administrative de la ville de Genève Sandrine Salerno allait rejoindre son conseil d’administration. L’ex-élue socialiste et maire de Genève est actuellement présidente de l’association Sustainable Finance Geneva, qui promeut la finance durable. Deux autres nouveaux venus au conseil d’administration ont également été dévoilés mardi soir: la consultante Fabienne Bertolucci et le spécialiste des finances publiques Vincent Mottet. Détenue à plus de 72% par le canton, la ville et les communes genevoises, la BCGE compte onze membres dans son conseil d’administration, dont huit sont nommés par les collectivités publiques.

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Enfin, Blaise Goetschin a également été au centre d’une longue question envoyée par un actionnaire, et lue en intégralité (13 minutes!) par un représentant de la banque. Ce courrier a remis en question, nombreux chiffres à l’appui, le bilan du patron de la banque depuis vingt-deux ans, sa rémunération et les performances de l’établissement lui-même. Pour finir par s’interroger sur les mesures prises quant à sa succession. Un point sur lequel le président Manuel Leuthod s’était exprimé lors de son intervention initiale, plus tôt durant l’assemblée générale. L’intervention écrite de cet actionnaire a également été l’occasion d’apprendre que la banque avait payé environ 80 000 francs pour la publication d’un livre sur son redressement depuis la crise immobilière des années 1990, publié en début d’année aux Editions Slatkine. Toutes les propositions soumises aux actionnaires ont été acceptées durant cette assemblée générale.