La BNS ne se laisse pas intimider
Washington a remis la Suisse et le franc dans sa liste «à surveiller». De quoi réduire la marge de manœuvre de la Banque nationale suisse? Elle a immédiatement prouvé le contraire
La Banque nationale suisse (BNS) a-t-elle lâché l’affaire? C’est la question qui se pose depuis une petite semaine sur le marché des changes. Depuis mardi dernier, plus précisément, lorsque la paire euro-franc est soudain passée sous la barre des 1,08. Un seuil qui, pourtant, était depuis quelque temps considéré par les marchés financiers comme celui à partir duquel la BNS interviendrait pour vendre des francs et, ainsi, faire baisser sa valeur. Et, si possible, la rapprocher un tant soit peu de 1,10 franc pour 1 euro.
Mais les statistiques publiées lundi matin sont venues contredire cette hypothèse. La BNS reste bel et bien active. Selon les chiffres qu’elle a elle-même publiés, la banque centrale a injecté 4,3 milliards de nouveaux francs dans le circuit, la semaine dernière. «C’est la plus importante intervention depuis début novembre», note Arthur Jurus, chef économiste à la banque Landolt & Cie. Qui ajoute qu’en 2020, ces dernières atteignent déjà 9,7 milliards.