Petit instant de flottement sur le podium entre Thomas Jordan, président de la Banque nationale suisse (BNS), et Andrea Maechler, directrice et responsable du troisième département, celui consacré aux marchés financiers. Quelle sera la réaction de la banque centrale en cas de «yes» britannique à l’issue du vote du 23 juin sur la sortie du pays de l’union européenne? «Notre scénario de base ne prévoit pas de Brexit», a pourtant assuré le président dans son allocution tenue lors de la conférence de presse semestrielle, ce jeudi à Berne. Et pourtant, le même a dû concéder que «la probabilité s’était accrue ces derniers jours».

Un flot d’incertitudes

Pour la BNS, un Brexit serait un cauchemar qui accroîtrait soudainement les incertitudes économiques européennes et ferait bondir la volatilité des marchés. Avec l’inévitable conséquence d’une appréciation du franc.

De combien? Le directoire de la banque centrale ne livre pas de pronostics. Il se limite à indiquer que ses équipes «suivront la situation 24 heures sur 24» et que la banque, forte d’une «approche globale», prendra «les mesures appropriées». Quant à savoir lesquelles, entre des interventions sur les marchés des changes, un abaissement supplémentaire des taux négatifs, ou autres, silence radio. «Elles résulteront d’une appréciation coûts-bénéfices», dévoile toutefois Thomas Jordan.

Les taux ne bougent pas

Comme la Fed mercredi soir, l’institution helvétique répond donc à l’extrême incertitude de ce printemps finissant par l’immobilisme. Ses taux ne bougent pas. La marge de fluctuation du Libor reste inscrite entre -1,25% et -0,25%, avec une cible à -0,75%. Comme le reste de la planète, l’institution retient son souffle.

La seule bonne nouvelle dans ce brouillard, c’est que la BNS continue de croire à une graduelle reprise de l’économie mondiale, et donc une légère accélération de la croissance en Suisse, signes d’un possible retour à une normalisation de la politique monétaire à l’avenir. Pour autant que les Britanniques choisissent dans leur majorité de rester au sein de l’UE.


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