Cette année, un euro à 1,17 franc? La BNS sera sous tension
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La plupart des prévisions penchent pour un euro à 1,17 franc à fin 2019. Si elle a lieu, cette légère détente ne suffira pas à la Banque nationale suisse pour prendre les devants sur son homologue européenne

Quels seront les principaux enjeux de cette année économique? Nous faisons le point à travers une série d'articles.
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Cela n’aura duré que quelques semaines. Au mois d’avril 2018, le franc s’était nettement déprécié face à l’euro. La monnaie unique valait presque 1,20, au niveau de feu le taux plancher. Une tendance qui laissait à penser que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait (éventuellement) se permettre de prendre les devants sur son homologue européenne, la BCE.
Mais les tensions sont de retour sur les marchés. Le franc, toujours considéré comme une valeur refuge, a regagné en attractivité. Et l’euro-franc a passé la seconde partie de l’année entre 1,15 et 1,12. La moyenne des analystes sondés par l’agence Bloomberg parie sur un taux de 1,17 franc pour fin 2019. Une détente, donc. Mais dans leur scénario, il y a une hypothèse: la BNS attendra finalement la BCE pour commencer la fin de sa politique monétaire ultra-expansionniste.
Des taux zéro en 2020?
La BNS le sait et elle le laisse clairement entendre: elle risquerait, en rendant le franc plus attractif que l’euro, une appréciation de la monnaie suisse. Dangereux pour l’économie et contre-productif, puisqu’elle continue à vendre du franc sur le marché des changes, justement pour limiter sa hausse.
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Il y a quand même une certitude. La première étape du retour à la normale consistera en une hausse des taux suisses – pour les rendre moins négatifs qu’ils ne le sont depuis 2015. Le doute concerne surtout le calendrier. Pour se faire une idée plus précise de l’agenda, il faut se tourner du côté de Francfort. La BCE, même si elle met fin à son programme de rachats d’actifs, ne va pas toucher à ses taux d’ici à la fin de l’été. Il faudra donc attendre le second semestre pour envisager un même mouvement du côté de la BNS.
Le retour à des taux zéro, voire positifs, devrait intervenir en 2020, selon les prévisions d’UBS. Avant cela, la plupart des analystes parient qu’un premier mouvement aura lieu au troisième ou quatrième trimestre de 2019. Mais il est bon de rappeler que cela fait deux ans que ces mêmes analystes s’attendent à une hausse des taux pendant l’exercice en cours. Ils finiront bien par avoir raison.