Comprendre les produits structurés pour mieux en profiter (4)
FORMATION
Les certificats indiciels permettent de répliquer un indice, par exemple sur les actions. Il en existe diverses catégories.
Dans une série de douze articles, nous avons entrepris de présenter et de commenter, pour les lecteurs du journal Le Temps, l'ouvrage intitulé «Les produits structurés dans la gestion de fortune», dont la version française est sortie de presse le 18 mai dernier, un livre corédigé par Steffen Tolle, Boris Hutter, Patrik Rüthemann et Hanspeter Wohlwend, quatre économistes de l'Université de Saint-Gall, respectivement aujourd'hui Associé-Gérant et membres de la direction de Wegelin & Co. Banquiers Privés. Dans ce 4e volet nous parlerons des certificats indiciels.
De façon générale, les certificats reproduisent l'évolution d'une valeur communément appelée sous-jacente, celle-ci pouvant être par exemple des actions, des indices, des taux d'intérêt, des matières premières ou encore une combinaison de ces derniers. Ils permettent à un investisseur qui souhaite diversifier ses placements de couvrir en une seule transaction l'ensemble d'un marché, d'un secteur ou d'un thème donné. Dans la pratique, les deux formes les plus courantes sont les certificats sur indices d'actions (aussi appelés simplement «certificats sur indices» ou «certificats indiciels») et les certificats sur panier d'actions («certificats sur panier»).
Les certificats sur indices répliquent un indice d'actions.
Ainsi un certificat sur l'indice principal de la Bourse suisse, le Swiss Market Index (SMI), suivra l'évolution de la valeur de ce dernier: si le SMI progresse de 10%, le certificat verra lui aussi sa valeur augmenter de 10%.
On distingue deux types d'indices: les indices de cours (aussi appelés «indices de prix») et les indices de performance (en anglais «total return index»). Contrairement aux indices de cours, les indices de performance se calculent en tenant compte des paiements de dividendes. L'indice de la Bourse de Francfort, le DAX figure parmi les indices de performance. Quant aux indices de cours, ils regroupent la plupart des autres indices de marché, tels que le SMI, l'indice des actions américaines S&P 500 ou encore le Topix nippon. Ce sont généralement ces indices de cours qui servent de sous-jacents aux produits structurés. L'investisseur qui achète un certificat ne reçoit pas de dividendes. Il en bénéficie toutefois indirectement, car ceux-ci sont intégrés dans le prix du certificat sous la forme d'un escompte correspondant à la valeur actualisée des dividendes futurs.
Construction d'un certificat indiciel
Le certificat sur indice a pour principale composante une LEPO («low-exercise-price-option», c'est-à-dire une option d'achat caractérisée par un prix d'exercice quasiment nul). Le prix de cet instrument équivaut à la valeur de l'indice corrigée des dividendes attendus. Pour illustrer le fonctionnement et la construction d'un certificat indiciel, prenons l'exemple d'un indice connu, le Topix, coté à la Bourse de Tokyo qui comprend plus de 1500 actions de sociétés.
L'escompte sera d'autant plus important que les dividendes attendus sur la période considérée sont élevés (il diminue avec le temps et devient nul au plus tard à l'échéance). L'émetteur du produit structuré doit par conséquent estimer aussi bien le montant des dividendes futurs que le moment auxquels ceux-ci seront versés.
Dans cet exemple la monnaie de base du sous-jacent est la même que la monnaie de négoce du produit structuré. Ceci n'est toutefois pas systématique. Ainsi, un certificat sur le Topix peut tout aussi bien être libellé en francs suisses qu'en yens. Au niveau des monnaies, on distingue deux approches possibles. La première consiste tout simplement en une conversion de la monnaie de référence du sous-jacent au taux de change en vigueur (approche dite «composite» ou «cross»): l'investisseur est alors entièrement exposé au risque de change. En revanche, dans les produits dits «quanto» (diminutif de «quantity adjusting option), le risque de change est couvert.
Le prochain volet de notre série abordera les certificats discount (reverse convertible). Cette 4e leçon est le résumé des pages 92 à 96 du livre «Les produits structurés dans la gestion de fortune», Edition Neue Zürcher Zeitung. Les articles peuvent êtres téléchargés sur http://www.wegelin.ch et http://www.letempsfinance.ch