Credit Suisse a annoncé qu'il allait emprunter jusqu’à 50 milliards de francs à la Banque nationale suisse (BNS) dans un communiqué publié par l’établissement dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette action doit «renforcer» le groupe, dont le titre s’est effondré en Bourse mercredi à son plus bas historique.

La banque a, parallèlement, annoncé une série d’opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs. «Ces mesures constituent une action décisive pour renforcer le Credit Suisse alors que nous poursuivons notre transformation stratégique afin d’apporter de la valeur à nos clients et aux autres parties prenantes», a déclaré le directeur général du groupe bancaire zurichois, Ulrich Koerner, cité dans le communiqué.

«Too big to fail»

Cette annonce intervient après que la BNS a annoncé mercredi qu’elle mettra des liquidités à disposition de Credit Suisse en cas de besoin. Ce même jour, le titre du numéro deux bancaire suisse a chuté de 24,24% à la clôture.

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Le groupe, l’une des 30 banques dans le monde considérées comme trop grosses pour faire faillite («too big to fail»), ne valait plus qu’un peu moins de 6,7 milliards de francs en Bourse. Cette chute vertigineuse a commencé après des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, première actionnaire de Credit Suisse, excluant d’injecter davantage d’argent dans le groupe, principalement pour des raisons réglementaires.

Dans sa communictation, Credit Suisse a rappelé qu'elle restait solidement capitalisée. Fin 2022, le Credit Suisse affichait un ratio de fonds propres 14,1% et un ratio de couverture des liquidités moyen de 144%. Celui-ci s'est, selon la banque, amélioré depuis pour atteindre environ 150% au 14 mars.

Fondé en 1856, l'établissement bancaire est un pilier de la place financière helvétique mais il est dans la tourmente depuis la faillite de la société financière britannique Greensill qui avait marqué le début d’une série de scandales ayant fragilisé la banque. Depuis mars 2021, l’action a perdu plus de 83% de sa valeur. Les investisseurs s’inquiètent, en plus, du risque de contagion après la faillite de la banque américaine SVB.

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