Credit Suisse n’est «pas à vendre»
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Dans une interview à Bloomberg, le président de la banque, Axel Lehmann, revient sur la polémique de l’arrivée d’un actionnaire saoudien
Au printemps dernier, Thomas Gottstein avait déjà jugé la question «stupide», alors que des rumeurs de rachats entouraient Credit Suisse. Axel Lehmann, président de la banque, est plus diplomate que l’ancien patron, mais la réponse est sans ambiguïté: Credit Suisse n’est «pas à vendre», a-t-il répondu lors d’une interview à Bloomberg ce mardi.
Alors que l’établissement vient de présenter une restructuration «radicale», impliquant une réduction de la banque d’affaires et 9000 suppressions d’emplois, Axel Lehmann, l’a assuré: «Nous voulons rester indépendants. Notre marque est fantastique, elle s’appuie sur une histoire de plus de 150 ans et nous allons à nouveau prospérer.»
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Le président, en poste depuis le début de l’année, est également revenu sur les turbulences rencontrées début octobre. Cette «tempête» des réseaux sociaux était basée sur des rumeurs «infondées» selon le responsable, qui pointe les ratios de liquidité et la solidité du bilan de la banque. Elle a néanmoins conduit à un bond des CDS, ces instruments permettant de se couvrir contre des risques de défauts, et inquiété des clients qui ont commencé à retirer des liquidités.
Signe de confiance
Mais pour Axel Lehmann, les annonces de la semaine dernière, notamment l’augmentation de capital, ont rassuré. Les CDS sont redescendus, «c’est un signe» que la confiance revient, a-t-il assuré. Tout comme les clients commencent à revenir et beaucoup d’entre eux ont annoncé qu’ils le feraient, a-t-il ajouté. Après une année 2021 «cauchemardesque», le président s’est dit «excité» par les progrès que fait la banque.
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La polémique entourant l’arrivée de Saudi National Bank – l’établissement devrait posséder près de 10% des actions après l’augmentation de capital – ne semble pas plus l’inquiéter. «Nous sommes très contents d’avoir un tel investisseur», a assuré l’ancien spécialiste des risques de Zurich Insurance, soulignant que «c’est une région en croissance».
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Dans une interview à la chaîne de télévision CNBC, le président de Saudi National Bank a souligné que cette entrée au capital se fait à un «prix plancher». «Je pense que la banque a été martyrisée», a affirmé Ammar Alkhudairy, soulignant que l’action s’échange à un quart de sa valeur comptable, ce qui est une «affaire».