Banque
Les résultats seront de nouveau dans le rouge, en raison de la mauvaise performance de la banque d’investissement, avertit Credit Suisse mercredi. La réduction des coûts va s’accélérer
Pour la troisième fois de suite, Credit Suisse a lancé un avertissement sur ses résultats. Ils seront «probablement» de nouveau dans le rouge au deuxième trimestre, prévient mercredi la deuxième banque suisse. Elle ne donne pas d’indication chiffrée pour la période qui se termine à la fin du mois, mais souligne que les difficultés proviennent surtout de la banque d’affaires.
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«La combinaison de la situation géopolitique à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, du resserrement monétaire significatif des plus importantes banques centrales en réponse à la hausse marquée de l’inflation et de la fin des mesures de relance liées au covid s'est traduite par une volatilité élevée sur les marchés, des faibles afflux de clients et le désendettement d’une partie d’entre eux, notamment dans la région Asie-Pacifique», souligne le communiqué.
Quatre pertes en six trimestres
Si elle a en partie pu profiter de la volatilité, la banque d’investissement souffre des plus faibles émissions sur le marché des capitaux et de l’écartement des taux d’intérêt (entre les taux courts et les taux longs), poursuit la banque. La performance a donc été réduite en avril et en mai, d’où une perte pour la division et pour le groupe. Comme le note l’analyste de Vontobel Andreas Venditti, c’est la quatrième perte en six trimestres pour la banque d’affaires. Même si cette dernière a vu ses revenus dans le conseil rester «résilients», précise l’établissement.
Les résultats seront aussi affectés par la valorisation de la participation de 8,6% dans la plateforme de fonds Allfunds, prévient encore Credit Suisse. En conséquence, la banque prévoit d’accélérer ses mesures de réduction des coûts. «Comme les mesures similaires dans le passé, les conséquences seront probablement un moral des équipes qui continue à baisser et, ainsi, un impact négatif sur les revenus», estime encore Andreas Venditti. Plus de détails seront donnés fin juin lors d’une conférence pour les investisseurs. D’après Bloomberg, cela pourrait impliquer des coupes dans les effectifs qui se montent actuellement à environ 50 000 collaborateurs. Analyste à la Banque cantonale de Zurich, Michael Kunz rappelle, lui, que les réductions de coûts ne peuvent pas forcément entraîner une croissance des bénéfices.
Au cours de la séance de mercredi, l’action a momentanément perdu plus de 7% avant de finalement clôturer à +3,79%. Depuis une année, la banque, qui accumule les difficultés et les scandales, a perdu 28,6% de sa valeur; 2022 sera une année de transition, a-t-elle encore rappelé, mettant de nouveau l’accent sur la gestion des risques.