Des dirigeants d’entreprise attaqués en justice à cause du climat
Onze administrateurs de Shell font l’objet d’une plainte devant la justice britannique. Une ONG leur reproche, à titre individuel, d’avoir sous-estimé le changement climatique. Une opportunité pour des sanctions créatives
L’ONG ClientEarth poursuit en justice 11 administrateurs de Shell, qu’elle accuse de ne pas avoir préparé la compagnie pétrolière au changement climatique. Shell, qui a généré des profits record l’an dernier, estime au contraire qu’ils ont agi dans son intérêt. Si ces administrateurs étaient reconnus coupables, quelles sanctions pourraient leur être infligées?
Il faudrait déjà évaluer le dommage qu’ils ont provoqué. Calculer la quantité de gaz à effet de serre qui seront émis par la consommation des hydrocarbures produits par Shell pendant la période retenue. Puis déduire les éventuelles opérations de séquestration de CO2 qu’aurait menées la multinationale, et peut-être tenir compte de ses initiatives en faveur des énergies renouvelables. Finalité de ces calculs: établir la quantité de réchauffement climatique attribuable à Shell, si possible en degrés, histoire que ce soit parlant. Et finalement, mettre un prix sur ce réchauffement, via ses conséquences concrètes: protections à créer contre la montée des eaux, disparition des espèces vivantes ou déplacements de population pour des raisons climatiques. Bref, le dommage serait très difficile à calculer.