Les Etats-Unis s’activent pour confisquer les bonus de patrons de banque
Les dirigeants de SVB et de Signature, deux banques américaines tombées en mars, ont subi les foudres d’un comité sénatorial la semaine passée. Mais ils ont peu de chances de devoir rendre leurs bonus
«Les employés subissent les conséquences, les cadres s’en vont tranquillement vers le soleil couchant…» «Lorsque vous mettez en péril l’argent d’autrui et l’économie dans son ensemble, vous devez rendre compte d’un tel niveau de mauvaise gestion…» Les sénateurs américains qui ont auditionné mardi passé Greg Becker, l’ancien directeur de Silicon Valley Bank (SVB), n’ont pas pris de gants pour exprimer leur colère envers celui qui a supervisé la banque californienne, tombée en faillite mi-mars. L’un des parlementaires s’est même demandé si l’ancien banquier était «stupide jusqu’à la moelle» ou si la cupidité l’avait rendu irresponsable.
La colère des élus est exacerbée par le fait que Greg Becker avait vendu pour 3,6 millions de dollars d’actions SVB juste avant l’effondrement de la banque, un pactole qui s’est ajouté aux quelque 38 millions de rémunération qu’il a reçus au cours des quatre dernières années. Depuis la chute de SVB, mais aussi de First Republic et de Signature Bank (dont le président a aussi subi les foudres des sénateurs), le monde politique américain est décidé à faire payer les patrons de banque qui ont conduit leurs établissements à la faillite. Comme après la crise financière de 2008. Des lois avaient alors été créées à cet effet, mais elles semblent peu efficaces dans le cas présent. De nouveaux projets de loi allant dans ce sens ont donc été mis sur pied outre-Atlantique.