Malgré l’effet positif des campagnes de vaccination, la Réserve fédérale américaine estime que durant ces deux derniers mois, l’économie américaine s’est développée à un rythme modéré. L’instance l’indique dans son Livre beige publié mercredi soir. Elle note toutefois que la croissance est «un peu plus élevée que celle de la période de référence précédente.»

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La publication de ce document destiné à préparer la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les 15 et 16 juins prochains, était attendue par les milieux financiers. Il contient des informations qualitatives sur la situation de l’économie du pays remontées par les douze antennes de locales de la banque centrale américaine alors que la question de l’état réel de l’économie obnubile les marchés.

Des prix en hausse

L’institution pointe notamment la perturbation des lignes de production par une situation de pénurie généralisée de matériaux. Le manque de main-d’œuvre, en particulier de travailleurs à bas salaires horaires, de chauffeurs routiers et de commerciaux qualifiés, empêcherait aussi les entreprises de reprendre pleinement leur production. Selon la banque centrale, «la demande de main-d’œuvre restera forte, mais l’offre limitée, dans les mois à venir».

Le rapport note également que si les prix de vente ont augmenté modérément, les coûts des intrants ont augmenté particulier ceux des matières premières pour la construction. Ces hausses s’observent aussi pour les prix du fret, des emballages et des produits pétrochimiques. Cela devrait se traduire par des prix à la vente plus élevés dans les mois à venir.

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Au mois d’avril, l’inflation aux Etats-Unis s’établissait à 3,6% sur un an selon l’indice des prix à la consommation PCE publié vendredi dernier. C’est un des outils privilégié par la Fed pour établir sa politique monétaire.

Un rapport attendu

Ces indicateurs sont particulièrement suivis alors que ces dernières semaines, l’éventualité d’un ralentissement des rachats d’actifs par la Réserve fédérale est devenue une idée de plus en plus présente. La Fed s’est engagée à ne commencer à réduire son rythme de rachat d’actifs à hauteur de 120 milliards de dollars par mois qu’en cas de «nouveaux progrès substantiels» sur l’inflation et l’emploi.

Dans le compte rendu de la dernière réunion de son comité au mois d’avril publié il y a deux semaines, plusieurs responsables de l’institution avaient évoqué l’idée que les progrès rapides de l’économie américaine justifieraient un resserrement de la politique monétaire. Ce mercredi encore, Patrick Harker, président de la Fed de Philadelphie estimait qu’une reprise de l’économie américaine et un rebond du marché du travail pourraient justifier le début d’une réflexion sur la meilleure manière de réduire le rythme de ses achats de titres. «Nous prévoyons de maintenir le taux des fonds fédéraux à un bas niveau encore longtemps», a-t-il cependant déclaré.

Toutefois, le fait que l’inflation dépasse largement le taux de 2% fixé par la Fed, fait craindre e retour d’une inflation durable. Sur ce point, les responsables de la Banque centrale continuent de présenter un discours rassurant. Avant la publication du Livre beige, les bourses européennes ont clôturé à la hausse, avec un gain de 0,49% pour Paris, qui a terminé pour la première fois au-dessus des 6 500 points en 20 ans, de 0,23% pour Francfort et Milan tandis que Londres a pris 0,39%.

Outre-Atlantique, Wall Street a aussi fini en très légère hausse. Le Dow Jones a pris 0,07%, le Nasdaq 0,14% tout comme le S&P 500. D'autres indicateurs sur l'emploi aux Etats-Unis doivent être publiés jeudi et vendredi.