Fusionnée avec Credit Suisse, UBS sera-t-elle vraiment une méga-banque? Question de point de vue
ANALYSE. Réunies, les deux grandes banques suisses restent plus petites ensemble que la seule UBS en 2006. Mais cela n’empêche pas le futur établissement d’être un danger potentiel pour le pays
Ne comptez pas sur Sergio Ermotti pour dire ce que vous avez envie d’entendre. Du moins pas toujours. Lors de son entrée en scène il y a quelques semaines, celui qui est redevenu directeur général d’UBS a pris son audience à rebrousse-poil: alors qu’à peu près tout le monde s’inquiète de la taille qu’aura son établissement une fois fusionné avec Credit Suisse, lui se préoccupe qu’il soit «assez grand pour survivre».
Alors, la nouvelle UBS, trop grande pour être sauvée ou trop petite pour régater? Question de point de vue. Prenons le parti de celui qui va mener une banque et ne peut guère imaginer travailler à son rétrécissement. Pour lui, UBS, même ainsi augmentée, reste un petit joueur en comparaison internationale. On ne parle pas ici de gestion de fortune où il est déjà un leader incontesté aujourd’hui. Mais d’autres critères permettant de mesurer la taille d’une telle institution. Son bilan est tout simplement trois fois inférieur à celui du géant américain qu’est JPMorgan Chase. Celui de Bank of America représente plus du double, tandis que Citigroup et Wells Fargo sont aussi largement plus grandes si l’on suit cet indicateur. Y ajouter le bilan de Credit Suisse ne changerait pas ce classement, même si cela le rapprocherait des deux derniers.