Les obligations, les actions et les matières premières présentent un rendement négatif en 2018. Personne n’est donc étonné par la performance négative des portefeuilles des 138 banques et gérants d’actifs basés en Suisse, analysés par Zwei Wealth Experts. L’évaluation du consultant permet aux épargnants de comparer leurs gains ou leurs pertes par rapport au marché.

La gestion active a bien fonctionné dans les actions

Les portefeuilles des clients suisses des banques ont enregistré un rendement négatif de 2,9% en 2018 dans les obligations, négatif de 6,8% dans les actions et négatif de 4,4% dans les portefeuilles équilibrés (avec une part d’actions allant jusqu’à 50%), indique Patrick Müller, directeur de Zwei Wealth Experts. Ces chiffres correspondent à la performance médiane des différentes catégories. La médiane signifie qu’il existe autant de performances supérieures qu’inférieures à ce chiffre. «Une majorité de gérants en actions sont parvenus à dépasser l’indice», selon Patrick Müller.

Lire aussi:  Le ralentissement chinois inquiète les bourses

En effet, malgré une baisse de 6,8%, le gestionnaire médian dépasse l’indice de référence pour les portefeuilles en actions, lequel a chuté de 8,92% en 2018. L’indice de référence utilisé pour les actions par Zwei Wealth Experts comprend 44% d’actions suisses, 32% d’actions des Etats-Unis, 15% d’actions européennes et 9% d’actions japonaises et émergentes.

La surperformance des gestionnaires s’explique avant tout par leur stratégie de prudence. «Ce sont en majorité les mêmes gérants que l’année précédente qui se sont illustrés par une bonne performance», révèle Patrick Müller. Très peu d’entre eux sont parvenus à anticiper correctement la correction du début d’année, de profiter de l’envol des valeurs technologiques américaines au printemps et de prendre les bénéfices avant le recul significatif du deuxième semestre.

De très grands écarts de performance entre les gérants

Dans les obligations, l’indice de référence est lui en hausse de 1,37% en 2018 et contraste avec le recul enregistré par le gérant médian. Zwei Wealth Experts en déduit que la gestion dite active (qui vise une meilleure performance que l’indice) a répondu à ses attentes lorsque le client avait un profil de risque plus élevé que la moyenne (une part en actions significative). Par contre, la gestion active n’a pas porté ses fruits pour les portefeuilles conservateurs (avec une forte part en obligations).

Lire également:  Une année noire pour les bourses mondiales, mais pas de panique

Zwei Wealth Experts note aussi que l’écart de performance est considérable entre les meilleurs gérants et les pires. Dans les portefeuilles obligataires, le meilleur quart du classement présente un rendement négatif de 1,69% et le dernier quart de 4,61%. Dans les portefeuilles en actions, le premier quart indique une baisse de 2,89% et le dernier un recul de 10,3%. Le meilleur gérant est même parvenu à offrir une hausse de 20,5% à ses clients. Un cas exceptionnel, selon le consultant.

Dans la catégorie «équilibrée», composée d’actions et d’obligations, le meilleur quart indique une baisse de 2,89% et le dernier un recul de 6,95%. Dans cette catégorie, le meilleur gérant publie un rendement négatif de 1,13%.

Même si les écarts de rendement sont importants, les différences enregistrées en 2018 sont inférieures à la moyenne historique, précise Patrick Müller. Les écarts observés pour les gérants appartenant au quart moyen du classement atteignent 7,41% dans les actions en 2018 contre 8,2% à long terme. Ils s’élèvent à 2,93% dans les obligations, contre 3,9% à long terme.