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Gestion durable: 1500 milliards de francs d’avoirs en Suisse

Les actifs gérés de manière responsable ont progressé de 31% sur la place financière suisse l’an dernier et les investisseurs appliquent généralement plusieurs filtres, selon la 4e étude annuelle de l’association Swiss Sustainable Finance

Les investisseurs suisses dans la gestion durable deviennent plus sophistiqués dans leur approche, affirme une étude de l’association Swiss Sustainable Finance dévoilée lundi. — © DR
Les investisseurs suisses dans la gestion durable deviennent plus sophistiqués dans leur approche, affirme une étude de l’association Swiss Sustainable Finance dévoilée lundi. — © DR

Après avoir progressé de 31% sur un an, la gestion durable représente 1520 milliards de francs en Suisse, selon des chiffres dévoilés lundi par Swiss Sustainable Finance (SSF), une association qui milite en faveur de la finance responsable. Ce cap des 1500 milliards représente plus du double du montant enregistré il y a deux ans par cette étude annuelle, maintenant dans sa 4e édition.

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer cette progression: la montée en puissance du thème de la durabilité au sein de l’opinion publique, la performance des investissements de ce type l’an dernier (qui explique un tiers de la progression des actifs) et la collecte nette des capitaux. S’y ajoute l’augmentation du nombre de participants à l’étude de SSF (banques, gérants de fortune, gérants de fonds, caisses de pension), à 83 contre 76 lors de la précédente édition. Cette dernière faisait état d’une croissance de 62% des avoirs gérés de façon durable en Suisse, à 1163 milliards de francs.

Plus sophistiqués

Les investisseurs adeptes de la finance verte sont devenus plus sophistiqués, commentent les auteurs de l’étude, car ils mêlent désormais plusieurs approches. L’intégration de facteurs ESG (liés à l’environnement, à la dimension sociale et à la gouvernance) reste la stratégie la plus pratiquée. C’est aussi celle dont la définition est la moins précise. Elle devance l’engagement, c’est-à-dire l’ouverture d’un dialogue avec une entreprise qui ne respecte pas ou plus les standards ESG.

C’est d’ailleurs cette mesure qui a été le plus souvent mise en place en 2020, alors qu’auparavant les investisseurs se contentaient dans la plupart des cas de ne plus investir dans les entreprises ou les secteurs considérés comme non durables. Cette stratégie de dialogue «est bien plus efficace qu’une simple stratégie de sortie si l’on veut modifier les comportements», relève un des auteurs de l’étude, le professeur Timo Busch, du Center for Sustainable Finance and Private Wealth de l’Université de Zurich, cité dans le communiqué.

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Swiss Sustainable Finance relève également que près d’un tiers des investissements durables font maintenant l’objet d’une certification indépendante, contre 6% lors de l’édition précédente de son étude. L’un des enjeux principaux pour la finance durable est l’établissement de normes et de classification des produits proposés aux investisseurs.