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Huitième entrée en Bourse de l'année en Suisse, Petroplus bondit

La seule compagnie qui dispose d'une raffinerie en Suisse est parvenue à séduire les investisseurs lors de son premier jour de cotation. L'action progresse de plus de 10% jeudi.

Au premier jour de sa cotation, le titre de la firme zougoise Petroplus, active dans le raffinage du pétrole, a gagné 11,03% à 69,95 francs. La compagnie, qui dispose de trois raffineries, à Cressier (NE), en Belgique et en Grande-Bretagne, a réussi à récolter 3,13 milliards de francs et pèse désormais 3,85 milliards de francs. Elle réalise la plus grande entrée en bourse (IPO) suisse depuis celle de Converium en 2001.

La progression du cours enregistrée à l'entrée en Bourse reflète le fort volume des titres échangés: 10,6 millions, soit une forte demande de la part des investisseurs. Parmi ces derniers figurent majoritairement des institutionnels, des sociétés de capital-risque et des clients des banques qui ont mené l'opération: UBS, Credit Suisse et Morgan Stanley.

Forte demande

La société suisse est parvenue à placer 18 millions de nouveaux titres, ajoutés aux 22 millions d'actions existantes. Les banques qui mènent l'opération devraient exercer la totalité de l'option de surallocation («greenshoe»). Celle-ci prévoit le placement de 6 millions d'actions supplémentaires pour répondre à une forte demande. Dans ce cas, le capital flottant de la compagnie devrait atteindre 75,4%. Les titres restants sont détenus par les membres du management, dont le patron de Petroplus, Thomas O'Malley, un dirigeant expérimenté dans le secteur des raffineries.

Objectifs élevés

Petroplus emploie 1200 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de 4,48 milliards de dollars (5,4 milliards de francs) au premier semestre 2006. Grâce à son IPO, la compagnie zougoise, qui avait été rachetée par le groupe américain Carlyle en 2005 pour 825 millions de francs, pourra rembourser ses dettes et, surtout, profiter du manque de capacités de raffinage pour assurer sa croissance.

Certains géants pétroliers se séparent de leurs raffineries pour éviter des risques de réputation en cas d'accident. C'est le cas notamment d'Exxon Mobil, qui détient une usine à Ingoldstadt en Allemagne. La multinationale compte la vendre à Petroplus en 2007. Les objectifs de croissance formulés par Thomas O'Malley sont élevés. «Mon objectif est de doubler le bénéfice par action d'ici deux à trois ans», a-t-il déclaré à l'agence Bloomberg.

Pour mémoire, Thomas O'Malley avait dirigé la firme américaine de raffinerie Tesco entre 1989 et 2001, avant que celle-ci ne soit rachetée. D'après Finanz & Wirtschaf, le groupe avait réalisé durant onze années une croissance annuelle moyenne supérieure à 18%. La reconnaissance de la communauté financière vis-à-vis de Thomas O'Malley a été un facteur prépondérant dans le succès de cette IPO. Sa réputation semble constituer une garantie sur la croissance future de Petroplus.