L’entrepreneur de 30 ans est «impatient de partir et si cela pouvait se faire aujourd’hui, ce serait parfait», avait déclaré à la juge Shaka Serville l’avocat bahaméen de Sam Bankman-Fried, Jerone Roberts, selon le quotidien local The Nassau Guardian. A l’audience, il a fait part de son «désir de s’assurer que les clients concernés récupèrent leur argent», selon le Wall Street Journal.
Une audition à New York
Sam Bankman-Fried s’est envolé dans la soirée pour New York, où il comparaîtra devant un autre juge, au tribunal fédéral de Manhattan. Une fois que le magistrat new-yorkais lui aura signifié les charges qui pèsent contre lui, l’ancien enfant chéri du monde des cryptomonnaies devrait être placé en détention à New York, dans l’attente de son procès.
Jusqu’à l’an dernier, les prévenus en détention provisoire qui dépendaient du tribunal fédéral de Manhattan étaient hébergés au Metropolitan Correctional Center (MCC), situé dans la pointe sud de l’île. Mais le site a fermé en 2021, officiellement de façon temporaire. Il avait fait l’objet de plaintes répétées qui évoquaient des conditions de détention insalubres.
Sa réputation avait aussi été entachée par le suicide, en août 2019, dans une cellule du MCC, de Jeffrey Epstein, accusé d’avoir créé et entretenu un réseau pédophile.
Sam Bankman-Fried pourrait donc être envoyé au Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn, également dénoncé pour son manque de personnel et une gestion douteuse des détenus. Interpellé le 12 décembre à Nassau, Sam Bankman-Fried est déjà en détention aux Bahamas.
Il est accusé d’avoir utilisé des fonds déposés par des clients de la plateforme FTX pour réaliser, à leur insu, des transactions à risques via une autre société qu’il contrôlait également, Alameda Research.
Il est également soupçonné d’avoir investi une partie de cet argent dans de l’immobilier aux Bahamas et dédié une autre portion à des donations à des politiciens démocrates, notamment Joe Biden lors de sa campagne présidentielle. Cinq des huit chefs d’accusation retenus contre lui prévoient, chacun, une peine maximum de 20 ans de prison. Celui qui a longtemps été vu comme un génie iconoclaste des cryptomonnaies est donc susceptible de passer le restant de ses jours en prison.