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L’Asie centrale reste la région la plus favorable pour la microfinance

Symbiotics a fait un tour d’horizon des perspectives du secteur. La société genevoise n’investit ni en Inde, ni en Chine

La croissance de la microfinance continue. Selon des estimations de Symbiotics, les montants investis auraient grimpé de 21% en 2011. Les perspectives par régions sont cependant très différentes, a expliqué la société de gestion lors d’une journée de présentations mercredi à Genève.

De nombreuses opportunités apparaissent en Asie, selon Jérôme Savelli, responsable de la région Europe et Asie de Symbiotics, qui y investit environ un tiers du portefeuille, soit 116 millions de dollars. Il sépare cependant les pays en deux groupes: ceux où il voit un potentiel de croissance immédiat et ceux où la progression sera très importante mais à long terme. Dans le premier groupe, il classe les marchés considérés comme matures pour l’industrie de la microfinance, comme le Cambodge, la Mongolie et le Kirghizistan. Des mesures y ont été prises pour améliorer la réglementation et des bureaux du crédit existent pour contrôler le niveau d’endettement des clients. D’autres pays progressent dans ce domaine, comme les Philippines, l’Indonésie et le Sri Lanka. Dans le second groupe, l’expert classe des pays où la microfinance existe déjà largement (Inde, Pakistan), mais où la réglementation doit être améliorée, et les marchés naissants (Chine et Vietnam).

La situation est différente en Amérique latine, a poursuivi Todd Farrington, rappelant qu’il s’agit de la région la plus mature en termes de microfinance. La gouvernance, la régulation et la gestion du risque ont été renforcées depuis 2008. Pourtant, «il devient plus difficile d’être actif dans ce domaine. Les opportunités existent mais le développement des marchés de capitaux donne d’autres alternatives de financements aux institutions de microfinance et la concurrence est plus importante.» Symbiotics investit 118 millions dans cette région. Au-delà des investissements dans la microfinance, la société cherche des institutions qui financent des petites entreprises, comptant généralement au moins une dizaine d’employés. La société investit aussi en Afrique, mais peu dans les pays du Maghreb. Elle estime que les changements politiques ne seront pas un obstacle au développement du microcrédit.

Parmi les fonds de Symbiotics, qui sont réservés aux investisseurs qualifiés, Finethic a généré 4,49% en 2011 et 1,04% depuis janvier. Parmi les autres acteurs, le fund Dexia Micro-Credit géré par la société genevoise BlueOrchard a perdu 0,32% (en francs, au 7 mars) sur les derniers douze mois, le responsAbility Global Microfinance Fund a lui généré 1,81% (en francs, à fin mars).

«Il est plus difficile d’être actif en Amérique latine. La concurrence est plus importante»