La libéralisation des marchés fait débat
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Certains experts jugent que cela dope la croissance économique
L’intérêt d’ouvrir son marché est simple: attirer des capitaux étrangers, financer le développement économique du pays et développer certains secteurs, comme l’infrastructure.
S’exprimant sur la région du Golfe, Habib Oueijan, responsable de la gestion d’actifs pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord auprès de l’Union Bancaire Privée, souligne qu’«attirer de nouveaux capitaux est très important. En s’adaptant aux standards internationaux de transparence, ils attirent de nouveaux fonds et développent ainsi leurs économies dans d’autres domaines que le pétrole ou le gaz.»
Eviter les flux spéculatifs
Mais les bénéfices de l’ouverture font débat. La libéralisation est à double tranchant puisqu’elle introduit des flux spéculatifs dits de «hot money» qui font des allers-retours fréquents, soumettant les bourses et les devises à de forts soubresauts. «Depuis la crise asiatique, on s’est rendu compte que des marchés financiers complètement libéralisés avaient aussi des effets pervers. Même la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont reconnu que quelques barrières pouvaient se justifier pour éviter que les flux violents ne dévastent une économie», explique Raymond Hêche. Certains pays réfléchissent d’ailleurs à introduire ou ont déjà introduit des taxes à court terme pour obliger les investisseurs à garder leurs positions un certain temps.
«Il n’est pas possible de libéraliser les marchés d’un coup. Les autorités doivent évaluer l’intérêt des investisseurs étrangers. Cela se mesure notamment avec l’importance des investissements directs étrangers (IDE), dont l’évolution va de pair avec les placements de portefeuille», explique Ines Chaieb, professeure assistante à l’Institut de recherche en finance (GFRI) de l’Université de Genève et au Swiss Finance Institute. A son avis, une libéralisation a surtout des effets positifs dans la mesure où elle permet d’élargir la base des participants au marché, de mieux répartir le risque et de diminuer le coût du capital. Les entreprises peuvent donc investir davantage, ce qui a un effet sur la croissance. «Des études montrent qu’un marché des capitaux libéralisé permet de compter un point de croissance supplémentaire», poursuit l’experte.