Les entreprises qui cherchent à se financer par la bourse ne peuvent plus ignorer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) tant ils importent aux yeux des investisseurs. En effet, 391 milliards de francs sont placés en Suisse dans cette branche, soit environ 10% de tous les placements.

Une hausse de la demande de 63%

La progression atteint 82% d’une année à l’autre, motivée en grande partie par la priorité stratégique accordée par les grandes banques. Le top 10 des principaux acteurs de la finance durable gère 88%, ou 133 milliards de francs, et les deux grandes banques 37,1%.

Cela signifie que la progression des investissements ESG s’élève à 15% par an depuis 2007, et surtout que ce n’est plus un créneau. Les montants publiés par Swiss Sustainable Finance soulignent aussi une accélération de la demande puisque la hausse annuelle est de 63% en moyenne au cours des trois dernières années. La demande est toutefois concentrée sur les investisseurs institutionnels (336 milliards), alors que les épargnants privés ne représentent que 54 milliards de francs.

Un franc sur quatre en moyenne mondiale

Les montants paraissent considérables, mais à l’échelle mondiale on s’aperçoit du potentiel encore inexploité. Les investissements durables atteignent 22 800 milliards de dollars, dont 12 000 milliards de dollars en Europe et 8700 milliards aux Etats-Unis, selon une étude de Morgan Stanley. En somme, un franc sur quatre dans le monde est investi dans le durable. Les opportunités sont gigantesques si l’on sait que 60% des acteurs n’ont investi dans l’ESG qu’au plus depuis quatre ans.

Pour les investisseurs, les deux principales motivations sont la gestion du risque et le potentiel de rendement, selon un sondage de Morgan Stanley. 77% des institutionnels achètent des placements durables en raison de leur potentiel de rendement. Mais la moitié estiment manquer d’outils adéquats.


Un glossaire de la finance durable

Développement durable: cette expression a été définie en 1987 par le rapport Brundtland et le premier ministre norvégien, rapporteur du projet de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, comme «un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs». Appliqué à l’économie, le développement durable intègre trois dimensions: la dimension économique (efficacité, rentabilité), la dimension sociale (responsabilité sociale) et la dimension environnementale (responsabilité environnementale).

Entreprise sociale: en l’absence de cadre juridique spécifique en Suisse, les entreprises sociales peuvent revêtir différentes formes. En tant qu’acteurs économiques, elles assurent une part de leur financement par la vente de biens et services, tout en privilégiant un but social, donc sans maximisation du profit.

Gouvernance d’entreprise: elle recouvre l’ensemble des relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et les autres parties prenantes. La gouvernance d’entreprise fournit également le cadre au sein duquel sont fixés les objectifs de l’entreprise et définit les moyens de les atteindre et de surveiller les performances.

Investissement socialement responsable (ISR): il permet d’appliquer les principes du développement durable aux placements financiers. Il consiste, pour les investisseurs qui le pratiquent, à prendre en compte des critères dits extra-financiers dans leurs choix de placements: environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’investissement responsable peut se faire par une sélection positive, l’exclusion ou les deux à la fois, en dialogue avec les émetteurs.

Source: Philias.org