Commerce
La Chine achètera davantage de produits américains. Dans l’attente des résultats définitifs, l’engagement de Pékin a de quoi faire baisser les tensions entre les deux grandes puissances commerciales

Le sourire est apparemment revenu. Les grandes places financières en Asie comme en Europe ont enregistré des gains mercredi sur fond d’optimisme sur le front de la guerre commerciale. Aux Etats-Unis, elles ont également commencé la séance en vert. L’appétit des investisseurs s’est nourri des informations selon lesquelles les négociations sino-américaines en vue de baisser les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine avaient évolué de façon constructive.
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Déjà, la prolongation des négociations d’une journée a été d’emblée considérée comme un signe positif. Ensuite, la participation impromptue du vice-premier ministre chinois, Liu He, également principal conseiller du président chinois pour les affaires commerciales, a été interprétée comme une volonté de Pékin de faire des concessions face aux revendications américaines. Du reste, Donald Trump n’a-t-il pas tweeté mardi que «les négociations progressaient bien à Pékin»?
Des signes qui ne trompent pas
En réalité, les résultats des négociations ne sont pas encore connus. A 21h00 mercredi à Pékin, les Chinois n’avaient pas encore présenté de bilan. La délégation américaine était, elle, déjà dans l’avion du retour. Dès lors, la presse chinoise a spéculé que les deux parties voulaient probablement se coordonner et donner le bon message. Les résultats finaux pourraient alors être connus ce jeudi matin. Une certitude toutefois: la Chine s’est engagée à acheter plus de produits agricoles et industriels américains.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Bien avant les négociations qui ont débuté lundi, Pékin avait déjà pris quelques mesures pour satisfaire les revendications américaines: reprise de l’achat de soja américain, baisse des droits de douane sur les automobiles fabriquées aux Etats-Unis, un projet de loi pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle, une plus grande ouverture aux investissements étrangers.
L’échéance de fin février
Un autre événement n’est pas passé inaperçu. Il s’agit du coup d’envoi de la construction lundi de la «giga-usine» (865 000 mètres carrés) de Tesla à Shanghai. Avec une capacité de 500 000 voitures électriques par an. La production démarrera en 2020. Mais surtout, il s’agit de la première entreprise américaine qui s’implante en Chine sans que Pékin l’oblige à trouver un partenaire local.
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La partie n’est toutefois pas encore jouée. Les Etats-Unis veulent surtout s’assurer que les engagements pris par les Chinois soient vraiment mis en œuvre. Selon la trêve de 90 jours dans la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, un accord final doit être trouvé d’ici à fin février. Faute de quoi, l’administration Trump relèverait la surtaxe punitive américaine de 10 à 25% sur les produits importés de Chine d’une valeur de 300 milliards de dollars. Elle pourrait aussi étendre cette mesure sur la totalité des produits chinois arrivant aux Etats-Unis.