«Nous recommandons que le régulateur fasse une analyse coûts/bénéfices», a expliqué Glenn Hubbard, président de ce comité, ajoutant qu'«en aucun cas, nous ne demandons un retour en arrière - plutôt une clarification».
Il y a quelques jours, le secrétaire au Trésor Hank Paulson, ancien patron de Goldman Sachs, plaidait pour un allégement des régulations boursières. La Chambre du commerce de New York publiera un rapport au printemps prochain, tandis que la ville s'est adjoint les services de McKinsey pour développer une nouvelle stratégie. La Securities and Exchange Commission elle-même, le gendarme boursier, a annoncé des allégements «significatifs» dans les prochaines semaines.
Dépassés par l'Europe
Pourquoi ce branle-bas de combat? Le New York Stock Exchange et le Nasdaq, qui accueillaient conjointement plus de la moitié des entrées en Bourse mondiales au début des années 2000, en attirent moins de 20% en 2006. Sur le marché des emprunts d'entreprise, dont ils contrôlaient également plus de la moitié, les Etats-Unis sont dépassés par l'Europe depuis 2005. Même les entreprises américaines fuient la Bourse: les fonds de private equity ont retiré de la cotation un total de 178 milliards de dollars sur les dix premiers mois de 2006, davantage qu'au cours des cinq années précédentes!
L'assouplissement des règles stoppera-t-il l'hémorragie? Pas sûr. Les Etats-Unis sont aussi pénalisés par la multiplication des plaintes collectives liées à la gouvernance d'entreprise. Leur nombre a baissé de 179 en 2005 à 120 cette année, mais les sommes en jeu augmentent: de 1,1 milliard de dollars en 1999 à 3,5 milliards en 2005, sans compter l'arrangement WorldCom à?6 milliards.
Plus fondamentalement, le changement reflète la nouvelle répartition de la richesse mondiale. Les Asiatiques prennent l'habitude de la Bourse de Hongkong, les sociétés russes se font coter à Londres, où Goldman Sachs, entre autres, a renforcé ses équipes.