Etrange coïncidence. Quelque semaine avant les révélations des Panama Papers, le pays d’Amérique centrale quittait la «liste grise» des pays jugés peu coopératifs en matière de blanchiment par le GAFI, une organisation internationale spécialisée.

Ce blanc-seing est aujourd’hui utilisé par l’étude d’avocats Mossack Fonseca pour se défendre. Si le Panama n’est plus sur liste grise, c’est bien que sa place financière est solidement surveillée, argumente-t-elle. Les spécialistes européens sont plus sceptiques: sur le papier, Panama a fait de grands progrès, mais dans la pratique, il est réputé laxiste dans l’application des normes anti-blanchiment.

La décision du GAFI étonne aussi par sa rapidité. Normalement, un pays passe au moins trois ans avant de pouvoir sortir de la liste grise, selon un fonctionnaire européen. Le Panama n’y est resté qu’un an. Grâce surtout aux Etats-Unis, qui ont activement pris la défense du Panama lors de la réunion plénière du GAFI en février. De quoi alimenter les spéculations, courantes en Amérique latine, sur la protection politique dont a longtemps bénéficié le paradis fiscal panaméen de la part de Washington.