Banque
BTG Pactual chercherait un repreneur pour la banque tessinoise, affirmait vendredi le Financial Times. Sous pression, le groupe brésilien tente de céder certains de ses actifs. Une revente précipitée reste toutefois jugée improbable

Alors que le rachat de la BSI par le groupe brésilien BTG Pactual vient d’avoir été finalisé à la mi-septembre, la banque privée tessinoise fait déjà l’objet de nouvelles rumeurs. La plus grande banque d’affaires indépendante au Brésil serait à la recherche d’un repreneur pour la BSI, affirmait vendredi sur son site le Financial Times qui déclarait s’appuyer sur des sources proches du dossier. Aucun prix concernant la transaction n’a toutefois été cité. Selon le site du quotidien britannique, la BSI aurait aussi été contactée par des établissements intéressés, sans toutefois que des conseillers aient été engagés dans ce but. La BSI n’a, elle, pas commenté ces affirmations vendredi.
Ces rumeurs interviennent alors que le directeur de BTG Pactual, André Esteves, a été arrêté le 25 novembre à Rio de Janeiro en lien avec les enquêtes sur le scandale de corruption autour du groupe pétrolier Petrobras. En raison de ses démêlés avec la justice brésilienne, BTG Pactual cherche à céder actuellement certains de ses actifs considérés comme non-stratégique, a confirmé mercredi Persio Arida, membre du conseil d’administration, et qui a repris la direction du groupe suite à la démission d’André Esteves. Il avait été l’artisan du rachat de BTG Pactual à UBS en 2009. Pour renflouer ses liquidités, l’établissement a notamment revendu récemment une participation dans une grande chaîne d’hôpitaux du Brésil qui lui a rapporté l’équivalent de près de 600 millions de francs, tout comme une autre société de services.
Non sens stratégique
Les activités de la BSI pourraient-elles aussi faire partie du lot? Aux yeux d’un spécialiste du secteur bancaire, une cession de la banque dans un délai aussi court apparaît improbable. «Une telle revente serait encore plus rapide que les transactions observées dans le private equity», fait-il remarquer. Néanmoins, ce scénario ne peut pas être entièrement exclu si BTG Pactual devait être mis sous forte pression pour céder des actifs. Une revente précipitée de la BSI n’aurait toutefois pas de sens sur le plan stratégique, juge-t-il. En effet, la possibilité pour la BSI de se développer sur le marché brésilien est un atout spécifique qui la différencie d’autres banques privées helvétiques aussi présentes sur le marché asiatique.
La BSI a été rachetée à Generali pour 1,25 milliard à la mi-septembre, après qu’un montant de 1,5 milliard de francs avait été annoncé en juillet 2014. Depuis, l’établissement tessinois a subi un certain nombre de revers. Il a écopé en mars d’une amende de 211 millions de dollars dans le cadre du programme de régularisation fiscale américain, la plus élevée en Suisse à ce jour. A l’automne 2014, la banque, qui compte quelque 2000 collaborateurs, a aussi annoncé la suppression de 160 postes dans le cadre d'un programme de restructuration.