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Comment? Par exemple en mesurant l’activité des différentes parties du cerveau d’un donateur lorsqu’on lui pose certaines questions comme «Préférez-vous recevoir 10 francs aujourd’hui ou 15 francs dans deux semaines?» ou «Préférez-vous sauver une personne qui se trouve dans le coma ou la sacrifier pour sauver quatre autres vies?» voire «Et si le comateux est un tueur?» Selon Giuseppe Ugazio, «on voit ainsi quelles zones du cerveau répondent, et dans quelle mesure ces zones sont liées à des émotions, comme l’empathie, ou à des fonctions cognitives, comme le calcul».
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Champ de recherche très large
Mais à quoi bon étudier ce fonctionnement cérébral finalement? «Nous cherchons à comprendre le processus de décision qui mène au don, par exemple pour établir si les différences de stratégies philanthropiques sont d’ordre culturel, ou encore pour élaborer des stratégies personnalisées qui aideront les donateurs à réaliser leurs ambitions philanthropiques», détaille encore l’ancien chercheur à l’Université d’Harvard, qui reconnaît que le terrain à défricher reste extrêmement large. Il ne s’agit donc pas de pousser des individus fortunés à donner en touchant leur corde sensible, mais de faciliter le processus de donation en fonction du profil du donateur.
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Rattachée à la Geneva School of Economics and Management (GSEM), cette chaire en philanthropie comportementale est un projet des Fondations Edmond de Rothschild venant accompagner une initiative menée depuis cinq ans. Baptisé «Empower Families for Innovative Philanthropy», il permet à des donateurs de pays du Sud d’échanger et de partager leurs expériences.