Place financière: le recul de Genève envoie un message aux autorités
Classement
Coup de tonnerre à Genève après la chute de la place financière dans le dernier classement de Z/Yen Group

Coup de tonnerre mardi à Genève. Au classement semestriel des places financières mondiales établi par le cabinet londonien Z/Yen Group, cette dernière perd huit places et figure désormais au 23e rang mondial. Loin derrière Zurich, qui est passée du 7e au 9e rang.
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Pour Edouard Cuendet, directeur de la Fondation Genève place financière, cette nouvelle, même si elle n’est pas réjouissante, n’a rien d’une surprise. «Des études précédentes, notamment de KPMG au mois d’août, étaient parvenues au même constat», explique-t-il. Avant de préciser que le classement se base sur des données datant d’avant le Brexit et que Genève, comme d’autres places, pourrait bien bénéficier à l’avenir d’une baisse d’influence de la place londonienne – toujours première du classement.
Un électrochoc
Reste que pour Edouard Cuendet – qui rappelle que Francfort dépasse pour la première fois Genève – ce classement doit faire l’effet d’un électrochoc, tant pour la place financière que pour les politiques. «Genève, comme Zurich d’ailleurs, pâtit d’un non-accès au marché européen, explique-t-il. Mais aussi d’une certaine forme d’imprévisibilité, dans les domaines réglementaire et fiscal. Il est temps de se doter de conditions-cadres stables et attractives», conclut-il.
«La Suisse ne prend pas la bonne direction»
Même s’il relativise cette étude, Jan Langlo constate lui aussi que ce recul au classement résulte d’une accumulation d’incertitudes. Pour le directeur de l’Association de banques privées suisses, «ce classement envoie le message que la Suisse, autrefois réputée pour sa prévisibilité, ne prend pas la bonne direction. Les autorités doivent ramener de la certitude dans la fiscalité des entreprises, dans le cadre réglementaire, qui ne cesse de se renforcer, et sur la question de la libre circulation après la votation du 9 février 2014».
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