Ce grand retour du dollar repose, en réalité, sur un facteur volatil et fort difficile à contrôler: le pétrole, et sa corrélation inversée, presque parfaite (de 0,9) avec la monnaie américaine. Ce phénomène est devenu très net depuis 2006, quand les pétrodollars ont commencé à se recycler davantage en euros, cassant la corrélation positive entre cours élevés du baril et du «greenback». Désormais, la détente de l'or noir liée au ralentissement de l'économie mondiale profite directement au billet vert, en comblant automatiquement le trou du déficit courant américain, et en suggérant que le différentiel de taux entre la Fed et la BCE se réduira au profit du dollar.
Un dollar fort est une préférence légitime car c'est le seul moyen de contenir la flambée du pétrole. Mais il ne reflète pas la réalité économique américaine.