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Produits structurés. Accélérer les hausses ou revenir aux «reverse»?

Une dichotomie se produit au sein des investisseurs, entre la volonté de profiter d'un rebond et le retour aux structures simples.

Après un trimestre marqué par un record de barrières brisées dans les «Reverse convertibles» et une baisse de la demande, à l'exception du thème des matières premières, l'intérêt des investisseurs pour les produits structurés renaît gentiment. Par exemple avec des achats sur le marché secondaire, à des cours sensiblement inférieurs aux prix d'achats, selon Lionel Pilloud, à la Banque Vontobel, à Genève.

«Nous observons une dichotomie sur le marché», selon François Zinder, responsable de distribution auprès de Sal. Oppenheim. D'une part des investisseurs continuent d'acheter des «reverse convertibles», ceux-là mêmes qui ont longtemps été satisfaits de ces produits d'optimisation et savaient qu'une fois, en cas de forte baisse, les barrières allaient être franchies. D'autre part, il observe un intérêt important pour des produits simples comme des «certificats bonus», soit des produits de participation illimitée à la hausse, avec paiement d'un bonus en cas de stagnation ou de légère baisse jusqu'au niveau de la barrière. Ces produits offrent l'avantage d'offrir une participation similaire, voire supérieure à celle de l'action sous-jacente en cas de rebond des marchés. Mais, pour sa part, il constate peu d'intérêt pour le marché secondaire en bourse. «Les investisseurs préfèrent acheter à la souscription, avec des conditions adaptées à la volatilité et aux risques actuels.» La banque recommande un «certificat multi step» sur les trois blue chips Holcim, Novartis et Swiss Life. Un produit innovant puisque le rendement est de 5%, 15% ou 22% selon que les paliers de 60%, 80% ou 100% sont franchis ou non.

L'intérêt se porte actuellement sur les structures simples, des produits d'optimisation de type «reverse convertible» sur un titre, ou des «worst-of» sur trois titres, essentiellement des grands noms de la cote. Lionel Pilloud estime qu'il s'agit d'investisseurs qui rechignaient à investir dans des reverse convertibles auparavant.

Le sentiment que le pire est passé incite aussi à jouer le rebond des actions. Vontobel a par exemple lancé un certificat sur un panier de titres bancaires. Généralement, la demande porte sur des «capped outperformance certificates», lesquels varient plus fortement que le sous-jacent. Ce dernier est souvent une action qui a fortement baissé. Ils permettent de réaliser 200% de la hausse entre le prix d'exercice et le niveau du cap et se nomment VonTT chez l'un ou «booster» chez d'autres. L'horizon de l'investisseur est à très court terme, entre 3 et 6 mois, au maximum 9 mois.

Le thème des matières premières, sous la forme de certificats ou de produits à capital garanti, continue d'attirer une solide demande. Le marché des structurés s'élargit à de nouvelles catégories. ABN Amro a par exemple lancé un certificat sur les métaux rares. Son certificat open-end investit à travers des «prix au comptant» dans le rhodium, dans le ruthénium, l'iridium et indirectement, c'est-à-dire à travers des actions, dans l'uranium et le molybdène. Les indices généraux, comme le «Rici enhanced», lancés l'an dernier avec Jim Rogers, rencontrent toujours un vif intérêt ainsi que celui qui se concentre sur les matières agricoles. Le pétrole et l'or attirent aussi l'attention, selon Florian Stasch, export pour ABN Amro, à Zurich.

Le thème de l'agriculture est associé à celui des pays émergents par Merrill Lynch, à travers son nouveau ML Emerging markets Fertilizer Basket. L'idée est de profiter de la hausse des prix des fertilidants. Les plus grandes positions du panier d'actions comprennent initialement Uralkali (Russie, avec 22%), Orascom Construction (Egypte 20%), Israel Chemicals (19%).