Le Temps, bras armé d’auteurs de délits d’initiés sur le défaut de paiement? C’est la charge insolite du gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, après nos révélations du 6 octobre concernant les pages supprimées d’un rapport intermédiaire du Fonds monétaire international sur le pays en 2016. L’information sur le montant du déficit net du pays à l’époque, 4,7 milliards de dollars, avait notamment été supprimée. Un article qui a fait grand bruit dans un pays ravagé par une crise économique d’une ampleur inédite. La plupart des médias ont relayé notre enquête et l’ancien ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, grand rival de Riad Salamé et lui-même sous sanctions du Trésor américain au nom de la lutte contre la corruption, a écrit sur Twitter: «Trois ans et demi avant le début de l’effondrement, le gouverneur a délibérément effacé la vérité et ajouté crime sur crime.»