Le rebond des marchés n’inspire pas confiance
La forte hausse des actions américaines et mondiales en juillet a reposé sur une lecture trop optimiste des futures actions de la Réserve fédérale. Alors que le contexte macroéconomique n’a peut-être pas fini de se dégrader
Et maintenant? C’est la grande question que se posent les investisseurs après que juillet a été le meilleur mois pour les grandes capitalisations américaines depuis un an. L’indice S&P 500 avait progressé de 9%, tandis que les valeurs technologiques ont effacé un tiers de leur perte du premier semestre, grâce à une hausse de 12% du Nasdaq. Même l’indice des actions mondiales, le MSCI All Country World, est repassé dans le vert pour la première fois en cinq mois, après sa plus forte hausse depuis novembre 2021. Ce rebond a été surprenant, car il s’est inscrit dans un contexte de forte remontée des taux d’intérêt et d’inflation galopante, sans oublier la guerre en Ukraine. Marque-t-il le début d’une nouvelle phase de progression ou ne sera-t-il qu’un bref passage haussier dans des marchés qui poursuivront leur tendance baissière – c’est-à-dire un bear market rally?
Des éléments peuvent faire pencher la balance vers la première option. «Le sentiment du marché s’est clairement amélioré ces dernières semaines, observe Jean-Frédéric Nussbaumer, auteur d’une newsletter quotidienne sur les bourses, à la banque Gonet. La possibilité d’une récession a été acceptée très rapidement. Par ailleurs, la récente baisse des prévisions de bénéfices par Walmart a provoqué un recul du titre pendant 24h seulement, alors que l’avertissement sur résultat de l’entreprise, en mai, avait provoqué un mini-séisme, le marché l’interprétant comme le signe d’une baisse de la consommation à venir», résume le conseiller en investissement.