Sous-traiter son back-office n’est pas le seul moyen dont disposent les banques pour faire des économies. Depuis plusieurs années déjà, les grands établissements en particulier recourent à l’offshoring. Soit à la relocalisation d’activités sur des sites moins onéreux (en termes de salaires, de loyer, etc.).

UBS, qui recourt également à l’outsourcing dans certains cas, exploite ainsi des centres de services à Cracovie, en Pologne, et à Nashville aux Etats-Unis. La première banque suisse envisage, en outre, «d’étendre encore ces structures avec d’autres hubs, notamment en Asie». Des centres régionaux qui fournissent toujours «des services ne pouvant être assurés par des tiers pour des raisons légales, régulatoires ou commerciales», précise encore UBS.

Inde, Etats-Unis et Pologne

L’offshoring, Credit Suisse le pratique aussi. Depuis 2006, la deuxième banque suisse développe ce qu’elle appelle des centers of excellence (CoE). Elle en compte désormais quatre – un en Pologne (Varsovie), deux en Inde (Bombay et Pune) et un aux Etats-Unis (Raleigh-Durahm) – où sont regroupés environ 25% des effectifs totaux de la banque. «Dans le contexte d’un processus de transformation de l’industrie financière et de la nécessité de maîtriser voire de réduire les coûts d’exploitation, le rôle et le développement des CoE gagnent toujours en importance, notamment en Pologne et en Inde», explique la banque.

Julius Baer a choisi une voie entre deux. La banque zurichoise a gardé une partie de son back-office en Suisse, mais pour ses activités avec des clients résidant hors du pays, le centre opérationnel se trouve désormais en Allemagne. «Nous avons centralisé la banque européenne en Allemagne, où nous avons une importante base de clientèle, une licence bancaire et où nous savons que la main-d’œuvre est de qualité et les conditions-cadres bonnes», expliquait Boris Collardi, le patron de Julius Baer, dans un entretien en septembre dernier. L’intérêt? «Il s’agit d’une plateforme qui n’a pas besoin d’être répliquée dans tous les pays. Nous sommes présents en Espagne par exemple dans le front, mais les opérations se font en Allemagne», argumentait-il.

A la recherche d’implantation où les coûts sont plus faibles, s’ajoute une autre stratégie: celle d’ouvrir ses compétences à d’autres et d’augmenter les volumes. C’est l’option qu’ont choisie Crédit Agricole Suisse avec son centre vaudois de sous-traitance d’activités opérationnelles ou Lombard Odier en développant sa plateforme G2. Outre-Sarine, Vontobel veut aussi mettre ses services à disposition d’autres banques. Avec Vontobel Transaction Banking, l’établissement veut permettre à d’autres de «se concentrer sur leurs compétences clés».