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Le rendez-vous des produits structurés. Marché. Derilab ambitionne de devenir les «Pages Jaunes» des produits dérivés

La société basée à Nyon répertorie les produits de gros émetteurs, mais cherche encore à convaincre UBS et Vontobel.

Marc Freudweiler voit grand pour sa société. Derilab, qu'il a fondée à Nyon en janvier 2006, est encore une start-up. Son produit: un répertoire de produits dérivés sur Internet (http://www.derilab.com). Le CEO espère faire un jour de ce site, soutenu par un moteur de recherche pointu, la référence pour accéder à tous les dérivés cotés et non cotés en Suisse, voire en Europe.

La base de données du site est alimentée par les flux des émetteurs de produits dérivés. Pour l'heure, la partie n'est pas gagnée: Derilab n'a que huit banques clientes. Parmi ses fournisseurs, elle compte d'importants émetteurs comme Credit Suisse et la BCV, et recense plus de 10000 produits actifs, dont 2000 non cotés. Mais quelques poids lourds sont encore absents, dont UBS, Vontobel et la BCZ. «Notre but est de les convaincre aussi de nous fournir leur flux d'informations», indique Marc Freudweiler. L'échange avec les émetteurs se base sur le principe «produit contre visibilité».

Si les mentalités des émetteurs doivent encore évoluer, le besoin est réel. «Le marché des dérivés est très efficace, mais, pour les clients, c'est tout le contraire, observe cet ancien chef de la salle des marchés de Credit Suisse à Monaco: il reste très difficile de trouver les références pour un produit spécifique.» Entre 20 et 40 nouveaux produits dérivés sortent chaque jour en Suisse et en Europe, et d'autres arrivent à maturité. Or lorsqu'un client veut par exemple savoir s'il existe un produit à capital garanti sur le platine, «cela prend parfois deux semaines à son conseiller pour le dénicher sur le marché!» La principale difficulté réside dans la forte fragmentation du marché, explique Marc Freudweiler: «Un consommateur doit appeler chaque émetteur et visiter chaque site pour pouvoir se rendre compte des produits disponibles.»

Derilab met son répertoire à la disposition des professionnels de la finance pour 2800 francs par utilisateur et par an. Elle cible les «advisory desks», les spécialistes legal & compliance, mais aussi les gérants de fortune indépendants, qui auraient besoin d'une vue instantanée des dérivés existant sur le marché. Le moteur de recherche classe les produits par catégories: «On y trouvera regroupés tous les discount certificates émis par les différentes banques, par exemple, et les clients peuvent les comparer», explique Marc Freudweiler. Le site offre des fiches produits standardisées et vérifiées ainsi que les «term sheets» d'origine des produits. Les cotations sont mises à jour quotidiennement. Le site ajoute quelques informations utiles telles que les pages Bloomberg et Reuters des produits. Derilab procède à la mise à jour des changements suite aux opérations sur titres. «Nous devons gérer l'information sur le cycle de vie des produits».

Derilab, qui n'est pas une plateforme de négoce de dérivés, s'assimile plutôt à des «Pages Jaunes» des dérivés.

D'autres ont déjà tenté l'expérience: les principaux sites recensant les dérivés en Suisse sont le site de la bourse suisse, qui ne recense que les produits cotés, et Warrants.ch, qui permet une recherche élaborée mais exige pour une recherche de base de connaître au préalable le symbole, le numéro de valeur ou le code ISIN du produit. Swissquote.ch ne recense que les produits cotés à la SWX. «Or les produits les plus intéressants sont ceux qui ne sont pas cotés», souligne le CEO de Derilab.

Peu de sites ont misé sur un moteur de recherche permettant de retrouver un produit grâce à plus de 30 critères combinables: «Le nôtre permet de retrouver un produit structuré ayant de multiples sous-jacents à partir de l'un ou l'autre des sous-jacents, ou tous les produits existants ayant pour sous-jacent un secteur donné, par exemple les compagnies aériennes.»