Restreinte, la banque d’affaires d’UBS est redevenue rentable

Résultats Le bénéfice net de 3,17 milliards de francs en 2013 contraste avec la perte de 2,5 milliards subie un an plus tôt

La gestion de fortune n’a pas satisfait aux attentes

Mardi, la bourse a applaudi la publication des chiffres annuels 2013 d’UBS. Avec un bénéfice net de 3,17 milliards de francs en 2013, après une perte de 2,5 milliards un an plus tôt, le numéro un bancaire helvétique a fait mieux que prévu. Caracollant en tête de l’indice SMI mardi, l’action UBS a gagné 5,4% à 18,39 francs.

La communauté financière a, elle, été plus mesurée. D’une part, car des facteurs exceptionnels ont influencé positivement le résultat. Un crédit d’impôt de 470 millions de francs a ainsi plus que contrebalancé des charges de restructuration de 198 millions.

D’autre part, parce que les différents segments d’UBS ont livré une «image contrastée», selon la Banque Cantonale de Zurich (BCZ). La gestion de fortune, qui emploie 16 400 personnes sur un total de 60 200 chez UBS, a dégagé au quatrième trimestre un résultat avant impôts de 471 millions de francs, inférieur de 100 millions aux prévisions. Au sein même de cette unité, les éléments positifs et négatifs se sont opposés. Ainsi, l’afflux d’argent frais a crû à 36 milliards de francs, contre 26 milliards un an plus tôt. Par région, l’afflux d’argent a ralenti en cours d’année en Europe, en Suisse et dans les marchés émergents hors Asie. A l’inverse, il est resté très élevé en Asie-Pacifique et en provenance de la clientèle ultra-riche.

L’afflux d’argent ne garantit pas à lui seul la rentabilité: la marge brute réalisée sur les actifs investis s’est ainsi stabilisée à 85 points de base au dernier trimestre, moins que la fourchette de 95 à 105 points visée à terme. Dans une note, la banque J. Safra Sarasin observe que «la faiblesse dans l’unité Wealth Management au quatrième trimestre contraste avec la stratégie d’UBS qui vise à stimuler ce secteur ­d’activité».

De son côté, Wealth Management Americas a réalisé un bénéfice avant impôts de 927 millions de dollars, en hausse de près d’un tiers sur un an. L’unité de gestion de fortune aux Etats-Unis a de plus attiré 19 milliards d’argent frais, après 22 milliards un an plus tôt.

Quant à la banque d’investissement, à l’origine de nombreux déboires chez UBS par le passé, elle a dégagé un résultat avant impôts de 2,3 milliards, contre 267 millions un an plus tôt. Ses effectifs ont diminué de 2000 personnes pour s’établir à 11 600 personnes. Lors d’une conférence téléphonique hier, Sergio Ermotti, le directeur d’UBS, a insisté sur le fait que la banque d’affaires, repositionnée, gardait toute son importance pour servir la clientèle d’entreprises et institutionnelle.

Les analystes ont été unanimes à saluer les progrès réalisés par UBS en matière de fonds propres. A fin décembre, UBS affichait un ratio de capital de première catégorie (CET1) selon les règles de Bâle III de 12,8%, soit 3% de plus qu’à fin 2012. La banque a dépassé le niveau de 11,5% visé à fin 2013 et se rap­proche ainsi de celui de 13% prévu à fin 2014.

Ce ratio intéressera particulièrement les détenteurs de titres UBS. En effet, son directeur a promis hier «d’améliorer le rendement pour les actionnaires», s’engageant à reverser au moins 50% de ses bénéfices dès lors que son ratio de fonds propres CET1, en application intégrale, aura atteint le seuil de 13%. Au titre de 2013, la banque versera un dividende de 25 centimes par action, soit 30% du bénéfice par titre, contre 15 centimes en 2012.

Par contre, les autorités zurichoises devront, elles, encore patienter. Avant 2017, il est peu probable qu’UBS paie à nouveau des impôts dans le canton de Zurich, a déclaré Sergio Ermotti.

L’afflux d’argent ne garantit pas à lui seul la rentabilité: la marge brute est stable mais inférieure aux objectifs