Publicité

S’il faut éviter une dette, c’est la grecque à court terme

Credit Suisse n’exclut pas de nouveaux défauts partiels du gouvernement

A peine une nouvelle tranche d’aide était versée à la Grèce, lundi, que les prochaines échéances de remboursement du gouvernement occupent déjà les esprits. Mercredi, le FMI a estimé qu’il pourrait lui manquer 11 milliards d’euros, au moins, en 2015.

Dans le pays, la question emplit quotidiennement les colonnes du journal grec désormais mondialement connu Kathimerini, qui s’interroge. Comment s’assurer du soutien des Etats membres? Comment assurer les prochaines échéances? Toutes les pistes sont évoquées. «Il n’est pas évident de convaincre les parlements en Europe de lever des fonds pour la Grèce, il est peut-être plus intelligent de les inciter à faciliter son accès au marché en convaincant la communauté financière», était-il question par exemple la semaine dernière.

Mais les doutes, voire la méfiance à l’encontre d’Athènes font que les appels du pied du quotidien pourraient rester lettre morte.

Lorsque l’on demande à Michael Markovich, stratège obligataire chez Credit Suisse, quelles sont les obligations à éviter absolument, c’est vers la péninsule que s’oriente son propos. «Nous conseillons de vendre tous les titres liés à la dette grecque à court et moyen terme. Seules les plus longues échéances peuvent être conservées», affirme-t-il.

Risques politiques à foison

La raison? «Il ne faut pas exclure de nouvelles restructurations de la dette publique.» En d’autres termes, il vaut mieux ne pas faire partie de ceux qui auront prêté à la Grèce pour les quelques années à venir. Car le risque de ne pas retrouver l’entier de sa mise existe bel et bien.

Ailleurs dans la zone euro, le stratège n’a rien contre les titres de dette italienne, portugaise ou espagnole. Avec des rendements de 4 à 5%, ces obligations sont «correctement évaluées», estime-t-il. «C’est vrai, concède néanmoins Michael Markovich, le risque politique au Portugal, ou en Italie, avec le procès Berlusconi, reste important, en tout cas jusqu’aux élections allemandes (le 22 septembre, ndlr). Nous en tenons compte autant que possible, mais les fondamentaux restent le facteur prédominant.»

Quant à la volatilité de ces titres, le spécialiste estime que les investisseurs intéressés peuvent trouver de bons points d’entrée. Mais ceux-ci doivent être conscients de la nervosité ambiante.